Photo : Fouad S. L'initiative privée se lance dans l'occupation des espaces culturels, secondant les entreprises à caractère public, qui dominent le champ des activités des arts et de la culture. Le café littéraire de Sid Ali Sakheri, installé dans le quartier Messonier, ouvert il y a seulement deux mois, atteint sa vitesse de croisière. Grâce à un programme riche et varié, soulevant l'intérêt des jeunes et des moins jeunes, ce café littéraire fruit d'une initiative privée, s'affirme dans l'animation de la vie culturelle. Ce besoin de culture, toujours grandissant des citoyens algériens, vient d'être saisie par une autre initiative privée qui émane cette fois d'une association. Il s'agit de l'association Amel avec une conception de l'occupation des espaces culturels selon une manière des plus originales. Le lieu fixe n'est plus adopté. Le principe de cette initiative repose dans le déplacement. Les manifestations culturelles ne deviennent pas l'apanage d'un seul endroit ou d'un quartier déterminé. Chaque coin de la ville est susceptible d'accueillir des activités considérées comme la nourriture du cœur, de l'esprit et de l'intelligence. Bien mieux, avec la qualité des programmes proposés, l'occasion est offerte de redonner vie à des lieux oubliés. Ces endroits, fréquentés maintenant par un public composé souvent d'intellectuels renouent avec une animation où rayonnent les arts, les lettres et la culture au sens général. Déjà, deux espaces ont eu le privilège de recevoir ce café littéraire dont le principe de base est d'être itinérant. Le premier a été le Tantonville, cet espace en plein centre de la capitale qui est le lien de rencontres des artistes. Les comédiens du Théâtre national algérien tout proche, en font un lieu de rendez vous permanent. Ils viennent se concerter. Autour d'un café, ils discutent de l'accueil de leur dernière pièce par le public ou commentent le texte de leur tirade, le jugeant bon ou inadapté selon leur état d âme du moment. Le Tantonville a été ainsi durant un après midi, grâce au café littéraire itinérant, le lieu de rencontre d'écrivains, de poètes, de chanteurs, de compositeurs. Yasmine Djenouhate, poétesse et journaliste en témoigne «Les hommes de lettres viennent présenter leurs ouvrages et en lire des extraits. On citera à titre d'exemple la poésie populaire de Yacine Ould Azouz ou les œuvres en Tamazight de Hocine Belgriche». Yasmine Djenouhate, elle même à la tête de rubriques d'une revue féminine, participe à l'animation de ce café littéraire itinérant par des conférences et des lectures de ses œuvres poétiques. Le Jardin d'hiver a été le second lieu d'organisation de ces rencontres itinérantes. Le Jardin d'hiver est situé au début de la rue Hassiba Benbouali, au carrefour du Maurétanie. C'est un lieu discret mais pas assez connu. Le café littéraire itinérant participe ainsi à l'élargissement de son audience, un objectif que s'est également assigné cette association pour la promotion d'espaces par le développement de la culture. D'autres lieux sont ainsi programmés pour recevoir ce café littéraire itinérant dans les semaines à venir. Ces rencontres sont hebdomadaires et se déroulent le samedi après midi, fin de week-end dans un créneau horaire convenant à tous, écoliers, étudiants et population active.