En dehors du fait que le discours sur le réchauffement climatique, sur le tarissement des énergies fossiles et les enjeux de développement des pays pauvres semble plus que jamais à la mode, ces questions n'ont jamais été d'une aussi lancinante actualité, pointant, pour tous les pays la nécessité d'élaborer des stratégies allant dans le sens de leur préparation à faire face à ces situations. Les alternatives existent, mais si l'anticipation n'est pas au rendez-vous, la catastrophe risque d'être d'une ampleur planétaire, n'en déplaise à ceux qui croient que ce qu'ils ne touchent pas encore du doigt relève de la science fiction. L'Algérie, pays énergétique, est par excellence l'un des acteurs qui doivent engager le dialogue international sur les alternatives énergétiques à venir, non seulement parce qu'il est impliqué de plain-pied dans l'avenir énergétique de ses voisins européens, mais parce qu'il est détenteur de l'une des réserves solaires les plus importantes au monde et de surcroît au voisinage d'une Europe, détentrice, elle, d'une technologie susceptible de valoriser ce potentiel énergétique en mesure de fournir en électricité l'Afrique et l'Europe à la fois. Il n'y a pas, dans les perspectives qu'offre cet avenir énergétique commun, de rapports de force à mettre en avant, mais des atouts respectifs déterminants, qui pourraient être mis en commun pour concrétiser la sérénité, tant recherchée, avec laquelle cette région entend aller vers l'ère de la fin des énergies fossiles. Même si l'on suppose que celle-ci, à échelle humaine, est encore lointaine, à l'échelle sociétale et de mise en place des infrastructures et d'adaptation d'échelle des technologiques, un siècle, c'est vite passé. Mais si l'on suppose que c'est moins le tarissement des énergies fossiles que la menace climatique, qui doit mobiliser pour promouvoir l'idée d'une alternative énergétique, il y a lieu de croire que chaque année de perdue est une année de trop dans le processus de marche vers le solaire. C'est pour cette raison, et pour bien d'autres d'ordre économique, que l'on ne peut qu'applaudir toute initiative qui aurait vocation à donner sa place au solaire dans le bouquet énergétique algérien, ne serait-ce que par ce début prometteur qui consiste à généraliser le solaire pour l'éclairage public. Une étape qui aura le mérite d'accoutumer le citoyen algérien à concevoir la lumière proprement et à concevoir son avenir sans pétrole. Est-ce possible ?