Le bras de fer entre le ministère de l'Education nationale et les deux syndicats autonomes, le Cnapest et l'Unpef, se poursuit avec un fléchissement remarqué dans les établissements scolaires, tous paliers confondus, dépendant de l'académie du Centre. Ainsi, en plus de certains établissements qui n'ont pas suivi le débrayage à l'image du lycée Okba, dont les enseignants sont affiliés au Conseil des lycées d'Algérie (CLA) où les élèves composaient hier, en toute quiétude, des collèges et des écoles primaires enregistrent des reprises partielles de leurs enseignants grévistes. Au niveau de la commune de Oued Koreïch, les instituteurs des 15 écoles, 3 CEM et du lycée, ont dans leur majorité, repris le travail après avoir observé la grève dans la journée du dimanche. A l'école primaire Saïd Henni, sur 14 enseignants, 4 sont en grève. Pour le directeur de cet établissement, « le dialogue est le meilleur cadre de communication et de satisfaction des revendications ». Au collège Abderahmane Kahouadji, un nombre restreint d'enseignants refuse d'assurer les cours. Concernant l'appréhension des parents pour le devenir de leurs enfants, les enseignants grévistes de cet établissement estiment « qu'il n'y a pas de raison de craindre une année blanche. Le retard peut être comblé dès que la tutelle donnera satisfaction à nos doléances ». Le mouvement de grève lancé par les deux syndicats a reçu l'appui du CLA. Dans un communiqué, ce syndicat, qui a appelé au gel de la grève le 23 février, dénonce « l'annonce tonitruante des augmentations des salaires des enseignants et le silence concernant d'éventuelles clarifications quant à la nouvelle fiche de paie ». Le CLA affirme aussi que « le mois de mars est une échéance pour la reprise de la protestation » au cas où les engagements rendus publics ne sont pas tenus. Du côté de la Fédération des parents d'élèves, son président, Dellalou, indique que ce débrayage a été une surprise totale. « Nous avons dit au Cnapest et à l'Unpef que la question de œuvres sociales et de la médecine du travail sont d'ordre interne et n'ont aucun lien avec la scolarisation de nos enfants et qu'ils peuvent négocier sans recourir à la grève». D'ailleurs la Fédération des parents d'élève compte organiser prochainement une conférence nationale regroupant les 48 wilayas pour discuter de ce dilemme et pour éviter à nos enfants l'année blanche. «Il est important de préserver les droits de nos enfants à une scolarité telle que mentionnée dans la Constitution et pour qu'ils ne soient pas les victimes de ce conflit», estime M. Delallou.