L'octroi du statut avancé au Maroc viole la Charte des Nations unies. Des représentants du mouvement international de solidarité avec la cause du peuple sahraoui, des parlementaires, des juristes, des responsables sahraouis, des défenseurs des droits humains, dont Aminatou Haidar, seront demain à Grenade pour participer à une conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui et « chahuter » le premier sommet Union européenne (UE)-Maroc qui se tiendra aujourd'hui et demain dans la même ville andalouse. Ils rappelleront avec force aux Européens que l'octroi du statut avancé au Maroc qui viole la Charte des Nations unies, les droits de l'Homme, et refuse d'appliquer les décisions pertinentes de la légalité internationale «est une véritable entrave à la légalité internationale». Le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, l'a explicité dans un message adressé au président en exercice de l'UE, le chef du gouvernement espagnol, José Louis Rodriguez Zapatero. Il a demandé aux responsables européens d'amener le royaume chérifien à se conformer aux exigences de la légalité internationale, permettre l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui sous l'égide des Nations unies, libérer tous les détenus politiques sahraouis, ouvrir les territoires occupés aux observateurs et journalistes indépendants et cesser de renforcer le mur militaire qui divise le Sahara Occidental et de piller les richesses naturelles du Sahara. Selon le Dr Ghali Zoubir, spécialiste en géologie et pétrole, «la moyenne d'exploitation des ressources halieutiques par le Maroc a dépassé 122% entre 2000 et 2004 et généré à son Trésor public un profit de 2,3 milliards USD par an», ajoutant que la spoliation des ressources s'était étendue au secteur des mines permettant au Maroc d'augmenter sa production de phosphate de 11%. Bien avant le chef du Polisario, le parti de la Gauche européenne a organisé, le 26 et 27 février à Grenade, des journées sur le Sahara Occidental, pour appeler l'UE à reconsidérer ses relations avec le Maroc. Il estime que «cela alimente l'injustice et l'oppression au Sahara Occidental et heurte de front nos valeurs citoyennes de justice, de paix et de démocratie». Amnesty International souhaite que les dirigeants de l'UE abordent la question de l'intolérance croissante vis-à-vis des défenseurs des droits humains qui s'expriment en faveur de l'autodétermination du Sahara Occidental.