Bravant les préjugés de leurs sociétés respectives, les femmes sahraouies et palestiniennes rivalisent avec les hommes pour servir la cause de leurs pays, ycompris pare les armes à la main. Femmes, mères, voire grands-mères, sorties de leurs montagnes ou villages, paysannes ou ouvrières des villes, elles ont bouleversé les stratégies de l'occupant par leur détermination et leur bravoure. Le parcours de ces combattantes, qui brandissent leurs traditions pour attester du caractère ancestral de leur lutte, laisse même les plus durs émus face à leurs exploits. Aminatou Haïder, l'exemple suprême du combat des dames sahraouies, est l'égérie de ses frères et sœurs qui luttent pour l'indépendance de leur pays, le Sahara Occidental. Cette «Gandhi Sahraouie» qui, 22 années durant, s'est vouée corps et âme à la défense des droits humains, a su, dignement, plier la monarchie marocaine. Expulsée de son pays, le 13 novembre par le Maroc en rentrant d'un voyage à New York, où elle a reçu un énième prix pour son militantisme (le prix du courage civil 2009), elle a fait une grève de la faim de 32 jours à l'aéroport de Lanzarote (îles Canaries). Cette dame, qui chérit son pays plus que tout, a formulé un vœu : retrouver sa mère-partie «vive ou morte». A l'issue d'un bras de fer avec le Palais Royal, Mme Haïder est revenue, le 18 décembre 2009, au Sahara Occidental, la tête haute, parce qu'elle a pu porter haut et fort la voix de son peuple et vaincu les « stratèges » de Rabat. Une autre figure du combat pour l'indépendance, Leïla Shahid. Cette grande dame palestinienne, née dans une famille de combattants, a fait ses premiers pas pour la cause palestinienne suite à l'échec des armées arabes face à Israël lors de la guerre des Six jours en 1967. Elle n'avait que 18 ans. Après une formation militaire, elle s'est aperçu que ce n'est pas sa vocation. Elle s'oriente vers une action sociale et politique dans les camps palestiniens du Sud-Liban. Après un long parcours pour la liberté, elle est désignée déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne à Bruxelles. Une autre femme dont l'histoire est encore plus émouvante. Wafa Idriss, qui était une ambulancière du Croissant-Rouge palestinien spécialisée dans les premiers soins, a brillé en 2002 pour être la première femme kamikaze palestinienne de l'histoire. Cette femme du camp des réfugiés Al-Am'ari à Ramallah n'a pas hésité de mourir à peine âgée de 25 ans pour l'indépendance de son pays. Ces dames, pour ne citer que celles-ci, sont désormais le symbole vivant du combat des Sahraouis et Palestiniens qui veulent vivre libres.