Certaines des personnes arrêtées auraient avoué qu'ils ont été payées pour participer aux «tueries». La police de l'Etat du Plateau, centre du Nigeria, revoit à la baisse le nombre de morts provoqués par les éleveurs nomades musulmans de l'ethnie fulani qui ont attaqué trois villages chrétiens de l'ethnie berom: 109 morts. Ce nombre qui est loin de celui des 500 morts donné par le premier bilan du ministère de l'Information aurait été établi « en présence de médecins légistes et de responsables gouvernementaux». Trois jours après cette attaque qui serait selon de nombreux spécialistes due à question foncière et à un partage des ressources, le pape Benoît XVI entre en scène. Il dénonce « l'atroce violence qui ensanglante le Nigeria » qui « n'épargne même pas des enfants sans défense ». Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon a exhorté les parties au Nigeria à faire preuve d' «un maximum de retenue», tandis que la Haut commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme Navi Pillay a appelé mardi à «combattre les causes sous-jacentes de la répétition de ces violences ethniques et religieuses». L'Organisation Human Rights Watch a, pour sa part, estimé que «le président par intérim doit garantir que les militaires et la police agissent promptement pour protéger les civils de toute ethnie, menacés par de nouvelles attaques ou de représailles». Outre la révision à la baisse, l'armée fédérale est accusée de passivité. Outre les signaux d'alerte qu'elle aurait ignorés ; selon le gouverneur de l'Etat, Jonah Jang, elle semble avoir oublié qu'elle a le contrôle de cet état depuis janvier dernier, date de précédentes tueries (plus de 300 personnes, des musulmans, ont été tuées). Fait troublant, certaines des personnes arrêtées et inculpées pour participation à une opération de représailles auraient avoué qu'ils ont été payées pour participer aux «tueries». Le massacre aurait pu être évité et l'armée doit arrêter le carnage à Plateau. S'ils n'en sont pas capables, ils doivent partir déclare M. Jang. Le Président par intérim, Jonathan Goodluck qui a démis son conseiller à la sécurité, le général Sarki Mukhtar, a placé, «toutes les forces de sécurité du Plateau et des Etats voisins en alerte maximum afin d'empêcher que ce dernier conflit ne déborde» sur les autres Etats.