Les travaux de la session ordinaire de l'assemblée populaire de wilaya d'Alger, qui se sont déroulés hier en présence du wali, Mohamed Kebir Addou, des walis délégués et de l'exécutif, ont permis au wali de revenir sur la question du logement, l'habitat précaire et la politique adoptée dans ce secteur. En effet, après avoir rappelé le programme de logement réservé à la capitale et sa périphérie, M. Kebir Addou s'est étalé sur les émeutes qui ont eu lieu mardi dernier dans le bidonville de Zaâtcha, relevant de la commune de Sidi M'hamed, où les habitants demandent leur relogement. Le wali n'a pas été tendre avec le maire et les élus qui n'ont pas jugé nécessaire d'aller sur le site en vue de rassurer les habitants qui sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère. En effet, aucun élu ne s'est déplacé sur les lieux pour connaître les raisons du mécontentement des habitants du bidonville. Le même responsable a estimé qu'en pareille situation, le maire doit être à l'écoute des citoyens. Il a indiqué que «ce n'est pas anormal que ni le maire ni les élus ne se soient pas déplacés afin d'écouter les doléances des citoyens». Devant l'absence des autorités concernées, ce sont les walis délégués qui se sont rendus à Zaâtcha pour calmer les esprits en surchauffe. A ce propos, le wali s'est demandé où étaient les élus, histoire de rappeler une fois de plus que le rôle principal des premiers magistrats des communes est d'être en permanence aux côtés de ceux qui les ont portés à la tête des municipalités. Cependant, et même s'il n'a accordé aucune circonstance atténuante au maire et les élus de la commune de Sidi M'hamed, dont dépend le bidonville de Zaâtcha, le même orateur a précisé que brûler des pneumatiques sur la voie publique et bloquer la route est une méthode incivile qui ne mène strictement à rien. Il a considéré que toute personne se sentant lésée a le droit de se présenter auprès de la commission concernée pour réclamer ses droits. M. Kebir Addou a fait remarquer que celui qui ouvre droit à un logement l'aura, en affirmant qu'il aurait bien aimé reloger tout le monde, mais l'opération de relogement demande des moyens à mettre en œuvre et des priorités à respecter. Sur un autre plan, le wali se veut clair, d'autant qu'il est conscient que le relogement est souvent source de pression, de mécontentement et même d'émeutes, notamment dans certaines localités déshéritées. Cela étant, il dira que même s'il existe des pressions, il n'y aura pas de passe-droit. Pour lui, «les gens qui méritent un logement l'auront». Une manière de rassurer ceux, nombreux, qui ont postulé pour un logement. Par ailleurs, l'intervenant a révélé que lors du recensement effectué dernièrement à Diar Echems, les services concernés ont été surpris de découvrir des motos à l'intérieur des baraques qui ne sont même pas habitées. Un subterfuge auquel ont eu recours certains citoyens pour tromper les autorités et bénéficier ainsi d'un logement.