La signature de l'accord de coopération entre le gouvernement somalien de transition (TFG) et le mouvement soufi Ahlu Sunna wal Jamaa (Aswj) qui a pris les armes en 2009 après la destruction par le shebab de plusieurs mausolées soufis, prévue hier à Addis-Abeba, a été reportée. Pour des «problèmes logistiques», explique le commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra. Le vice-Premier ministre du TFG Sharif Hassan Cheikh Aden et le leader spirituel du mouvement soufi cheikh Mahamoud Cheikh Ahmed, ont mené une semaine de discussions à Addis-Abeba en février pour mettre en place une stratégie commune de lutte contre les shebab mais cet accord a provoqué des discordes au sein d'Aswj. Les détracteurs de ce mouvement l'accusent d'être complice de l'Ethiopie voisine, qui lui assurerait armes et entraînements. Vingt-six responsables locaux d'Aswj ont indiqué vendredi lors d'une conférence de presse qu'ils rejetaient ledit accord. Pour eux, la délégation envoyée en Ethiopie n'est pas représentative de la direction du mouvement, et «ne peut pas servir ses intérêts». Lamamra ne perd pas espoir d'aider le gouvernement de transition à trouver des alliés à l'intérieur du pays pour détruire les shebab et reconquérir la Somalie. «Les consultations se poursuivront avec chacune des parties qui ont déjà des représentants sur le terrain» et dit-il escomptant un «ralliement d'un maximum de soutiens en vue d'une application efficace sur le terrain» de l'accord. Sur le terrain, la vaste offensive contre les insurgés du shabab à Mogadiscio, annoncé en décembre 2009 par le TFG et les forces de l'Amisom (mission de l'Union africaine en Somalie) semble imminente. «Nous appelons les habitants à se tenir à l'écart des zones de combat», prévient le maire de la capitale, Abdirizak Mohamed Nur. Les affrontements de ces trois derniers jours, qui ont fait des dizaines de morts. Le TGF promet également une offensive dans le centre et le sud du pays, dont l'engagement du mouvement d'Aswj, renforcé par la signature de l'accord, serait crucial et déterminant.