La force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) a réaffirmé hier son soutien «total» au gouvernement de transition somalien (TFG), à l'occasion d'une visite surprise de son nouveau patron civil à Mogadiscio. L'ambassadeur Boubacar Diarra, représentant de l'UA en Somalie et chef civil de l'Amisom, est arrivé à Mogadiscio en fin de matinée, accompagné du représentant de l'ONU dans ce pays, Ahmedou Ould Abdallah, et du Commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra. «Notre engagement derrière le TFG est total», a affirmé M.Diarra, au cours d'une brève conférence de presse sur la base de l'Amisom, qui jouxte l'aéroport. «Nous sommes ici pour que l'Amisom remplisse tout son mandat (...) et nous espérons travailler en étroite collaboration avec le TFG», a souligné le diplomate malien, dont il s'agit de la première visite à Mogadiscio depuis sa prise de fonction en décembre dernier. Pour des raisons de sécurité, et pour éviter notamment des tirs de mortiers sur l'aéroport, la venue de cette délégation n'avait pas été rendue publique. Les trois diplomates ont été discrètement accueillis à leur arrivée par le chef militaire de l'Amisom, le général ougandais Nathan Mugisha. Vêtus d'un gilet pare-balles et casque lourd sur la tête, ils se sont rendus en convoi blindé à la présidence, Villa Somalia, où ils ont rencontré le président Cheikh Sharif Ahmed et le Premier ministre Omar Abdirashid Sharmarke. Comptant près de 5300 soldats ougandais et burundais, l'Amisom Il intervient en soutien au gouvernement de transition (TFG), dont l'autorité se limite à quelques quartiers de Mogadiscio, face aux insurgés islamistes shebab et leurs alliés du Hezb al-Islam. L'UA a renouvelé début janvier, pour six mois, le mandat de la force de paix africaine, déployée en Somalie depuis mars 2007. «Ensemble, l'Amisom et les Somaliens font vraiment la différence. 2010 sera une année d'évènements majeurs pour la Somalie», a assuré M.Lamamra. Faisant le bilan de presque une année de présidence de Sharif Ahmed, M.Ould Abdallah s'est félicité pour sa part de «l'amélioration» de la situation: «d'un Etat en faillite, nous sommes passés à un Etat fragile». Il a cependant déploré le manque de soutien de la communauté internationale au TFG, «l'argent ne vient toujours pas au gouvernement». Quant à l'Amisom «elle a été plus efficace que beaucoup d'autres forces de paix dans le monde, avec 50% de ressources en moins», toujours selon M.Abdallah. Ceci alors que les soldats de l'UA «combattent ici en Somalie les mêmes types qu'en Afghanistan ou en Irak», a souligné le général Mugisha, en référence aux partisans d'Oussama Ben Laden. Les insurgés islamistes shebab se réclament d'Al-Qaîda et comptent dans leurs rangs plusieurs centaines de jihadistes étrangers. Ils considèrent l'Amisom comme une «force d'occupation», contre laquelle ils ont mené plusieurs sanglants attentats-suicide. Pays pauvre de la Corne de l'Afrique, la Somalie est en guerre civile depuis 1991.