Forte de son expérience en matière de lutte contre le crime organisé -le financement du terrorisme - l'Algérie est parvenue à se doter d'un arsenal juridique pour y faire face. Mais de l'avis des experts, la législation et l'expérience s'avèrent insuffisantes en l'absence d'une réelle stratégie pour leur mise en œuvre. Et c'est justement l'objectif recherché à travers les travaux du séminaire qui s'est ouvert hier à Alger en présence de Mohamed Amara, directeur des affaires juridiques et administratives au ministère de la Justice et plusieurs experts internationaux, à l'image du représentant de l'ONU DC, l'office de lutte contre le crime organisé et la drogue siégeant à Vienne, et de Noureddine Ayadi, chargé de mission auprès de la présidence de la République sur le dossier portant stratégie nationale de lutte contre le terrorisme Animés à huis clos, les travaux des groupes se consacreront à la présentation de la stratégie nationale en matière de lutte contre ce fléau qui tend à s'étendre à plusieurs pays. Sans en dévoiler les principaux axes de cette nouvelle stratégie, M. Amara s'est contenté de rappeler la création de quatre pôles juridiques spécialisés à Alger, Oran, Constantine et Ouargla pour lutter contre ce problème international. Selon M. Amara, la stratégie élaborée et simplifiée insiste sur l'échange d'idées entre les experts en la matière, dès lors que ces mêmes professionnels ont déjà animé des journées d'études sur ce sujet dans différents pays. «Ce qui nous permettra d'enrichir nos connaissances des juristes algériens en matière d'orientation et de mise en œuvre de cette stratégie», a souligné M. Amara précisant que la présente conférence ne sera pas théorique mais traitera de cas concrets. Les animateurs des ateliers présenteront, chacun dans sa spécialité, les affaires de crime qu'ils ont eues à traiter. «L'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme est exemplaire. Le séminaire est de ce fait un espace propice pour échanger les idées avec les experts internationaux». Dans ce même contexte, le représentant de l'ONU a confirmé que sur le plan pratique, l'Algérie reste bien loin des normes internationales. «La coopération avec de nombreux experts internationaux permettra aux juristes algériens et les nombreux responsables de la police judiciaire de s'adapter avec les nouvelles stratégies contre le crime organisé, actuellement en constante évolution», a-t-il reconnu. De son côté, Noureddine Ayadi, chargé de mission auprès de la présidence de la République du dossier portant stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, a déclaré que la rencontre qui se poursuivra jusqu'à jeudi confortera les efforts consentis déjà en la matière. «L'Algérie a, certes, pris des mesures, mais elle a besoin d'une réelle assistance technique», a-t-il déclaré. Safia D.