Après trois communications abordant des points théoriques liés à la stratégie de l'Algérie de lutte contre ces fléaux, les mécanismes juridiques mis en place et la coopération internationale, le séminaire s'est tenu à huis clos, pour se pencher sur des cas concrets, dont certains sont encore en instruction. Blanchiment d'argent, crime organisé et financement du terrorisme sont les thèmes d'un séminaire de trois jours qu'organise, depuis hier, à la résidence des magistrats Ben-Aknoun, le ministère de la Justice, en collaboration avec le bureau de l'ONU en charge de ces questions. Cette formation est destinée au profit des magistrats des quatre pôles judiciaires spécialisés d'Alger, Oran, Ouargla, Constantine, aux membres de la cellule de traitement du renseignement financier, aux cadres de la Police judiciaire et de la gendarmerie. Le chargé de mission du dossier “stratégie algérienne de lutte antiterroriste” au niveau de la Présidence a soutenu que “ce séminaire est le type même d'action à encourager pour son impact sur la coopération et sur la volonté de la communauté internationale de renforcer la coopération dans ce domaine en vue de réduire la marge de manœuvre, capacité de nuisance et capacité d'action du terrorisme. Ce qui constitue assurément une manifestation supplémentaire de la volonté de notre pays à n'épargner aucun effort pour consolider la capacité de nos institutions à faire face aux engagements internationaux et à renforcer les mécanismes de coopération internationaux, et ce, conformément aux objectifs de notre propre stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, de même que la stratégie mondiale des Nations unies”. Le chargé de mission de la Présidence pense que notre pays est entré aujourd'hui “dans une phase qualitative dans le domaine. Notre lutte contre le terrorisme prend un caractère de plus en plus institutionnel, et donc forcément plus complexe en raison du lien entre le terrorisme transnational et le crime organisé”. Revenant sur l'expérience de l'Algérien dans le domaine, il tient à souligner “qu'avec sa confrontation avec le terrorisme, le pays s'est doté d'un arsenal de loi, enrichi, selon sa propre expérience et en conformité avec les normes internationales, notamment les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité après le 11 septembre”. Le conférencier attend de cette rencontre “une mise à niveau de nos magistrats et nos services de sécurité” car, dit-il, “nous considérons que cette coopération est très importante entre notre pays et les partenaires étrangers” dont il espère une intensification des échanges et une solidarité. Pour sa part, le directeur général des affaires judiciaires et juridiques au niveau du ministère de la Justice précise que cette formation à Alger sera suivie par d'autres dans des pays européens autour du crime organisé, la coopération internationale et l'extradition des criminels parce que, estime-t-il, “l'unification des efforts est devenue essentielle pour lutter contre le crime organisé”. M. Mohamed Amara ajoute que des membres de l'ONUDC, Office des Nations unies contre la drogue et le crime, vont exposer lors de cette rencontre des cas de crime et trafic concrets, tout en s'excusant du huis clos imposé à la presse. Nissa Hammadi