«Flot d'amour», une production de l'association «Anour» de Hammam Bouh'djar de Aïn Temouchent a été dernièrement représentée à Sidi Bel Abbes lors d'une compétition entrant dans le cadre de la 4e édition du festival du théâtre professionnel (16/22 mars 2010). Mise en scène par Moulay Mohamed Mohamed Mourad, cette histoire poignante retrace une passion tissée au fil de l'amour. Sauf qu'ici, il s'agit de différentes sortes d'amour, l'amour charnel, l'amour de soi, l'amour de possession. Le message véhiculé n'est autre qu'on ne peut contraindre personne à être aimé. Sur le plan technique, malgré le respect d'un travail esthétique et d'un jeu théâtral moyen, les comédiens n'ont toutefois pas été convaincants. Attraction de ces journées théâtrales, la coopérative El Bahia a adapté une pièce de théâtre intitulée «Yamina» du texte «Livre de femmes» d'Azzedine Madani. Le public ainsi que les spécialistes ont beaucoup aimé ce spectacle. Deux personnages à savoir Malika Youcef et Wahiba, ont réussi à captiver, plus d'une heure l'attention du public. La trame de cette pièce gravite autour de la vie traditionnelle et de la vie moderne. Chadlia et Yamina sont deux femmes qui évoluent sur les planches du théâtre au sujet du phénomène du conflit de génération, sur un fond tantôt burlesque tantôt tragique. Dans l'ensemble de l'œuvre, les critiques convergent dans un unique avis, un spectacle non complet mais qui a réussi à répondre aux attentes du spectateur. Les férus du théâtre ont également suivi la pièce «20 minutes» d'après l'adaptation du roman «Le portrait» de Dorian Gray et mise en scène par l'association pour la culture et le théâtre «Chourouq» de Mascara. D'une durée d'une heure et cinq minutes, réalisée en huit mois, cette œuvre raconte, par l'intermédiaire de cinq comédiens, sur un ton tragique une légende qui a marqué, autrefois un personnage. C'est l'histoire d'un jeune homme qui refuse de vieillir et croit que sa beauté est éternelle. En fin de compte, les valeurs de l'âme sont plus éternelles qu'une enveloppe charnelle. Le public n'a pas été sensible au sujet traité. Seulement, les comédiens ont échoué dans leur mission. Celle de transmettre l'art consommé de la mimique et des expressions corporelles qui aurait pu créer une animation théâtrale entre l'illusion et le réel. Nécessaire pour certains, la bureaucratie, cette pratique à caractère social est la thématique traitée par le jeune metteur en scène Fethi Kafi dans cette pièce de théâtre «El Hachia», une adaptation du texte de Mohamed Samoudi, produite par l'association «Espoir des jeunes» de Tiaret. Réalisée en deux mois de filage et de travail, trois comédiens évoluent à travers cinq tableaux, dans un décor simple et austère. La trame de cette pièce évoque la bureaucratie faite aux artistes. Ce produit présente d'une manière tragique le phénomène de la bureaucratie qui gangrène le secteur administratif. «La bureaucratie est absurde. J'essaye de retranscrire les souffrances vécues par un artiste tiers-mondiste et algérien. Surtout que ce dernier n'a pas un statut social», lancera Fethi Kafi. A la distribution, on observe une absence d'une méthodologie scénique, même si on remarque qu'ils ont parfaitement appris leur texte. Ils n'évoluent pas à l'aise sur la scène. A ce sujet, nous apprenons de Fethi Kafi que ces jeunes sont des amateurs de théâtre, «Ils ont, selon lui, fourni un travail titanesque pour réaliser cette œuvre». Néanmoins, le public les a encouragés à la fin de ce spectacle, une façon de leur dire qu'ils ont réussi la prouesse de cette expérience.