«Car le jeûne n'influe en rien sur l'état de santé du donneur», affirme Kaddour Gherbi, président de la FADS pour qui des milliers de malades comme les cancéreux, les hémophiles ou les thalassémiques qui nécessitent des perfusions périodiques pourraient être en danger de mort si le sang venait à manquer. «Il ne faut pas attendre qu'une catastrophe se produise. Les cancéreux, par exemple, consomment beaucoup de plaquettes de sang lors de leurs séances de chimiothérapie. Et pour constituer une plaquette, il faut avoir dix pochettes de sang. Donc, il faut toujours alimenter la banque de sang», insiste-t-il. Selon si chaque Algérien programme chaque année deux dons, les hôpitaux n'auront plus de problème de pénurie de sang. Et c'est justement durant le ramadhan qu'une baisse sensible des dons de sang est observée. M. Gherbi rappelle aussi que c'est pendant cette période que les accidents de la circulation augmentent. «Il faut savoir que l'activité dans les hôpitaux ne baisse pas durant ce mois. Les blessés affluent toujours, les femmes accouchent et les malades subissent des opérations chirurgicales», tient-il à préciser. Dans ce cas, «la solidarité humaine est un acte religieux primordial», souligne le président de la FADS. En contrepartie, il souhaite l'amélioration de l'accueil et la prise en charge des donneurs de sang dans les hôpitaux. «Le donneur doit prendre sa collation car elle a plusieurs effets. Pendant ce temps, il est mis en observation pendant un quart d'heure par les médecins ou les infirmiers pour éviter un éventuel malaise comme cela se produit parfois avec des donneurs qui s'évanouissent dans la rue après avoir quitté les centres de perfusion sanguine», avertit M. Gherbi. La FADS souhaite également mener une campagne contre le don dit de contrepartie. «Il faudra que les hôpitaux cessent de demander aux malades de faire appel aux membres de leurs familles pour qu'ils puissent être transfusés et pour remplacer ainsi le sang dont va bénéficier leurs membres», fera remarquer M. Gherbi. «On ne peut pas imposer à ces malades de ramener leurs familles qui habitent Jijel, Tamanrasset pour donner leur sang. Le sang doit être disponible dans tous les hôpitaux», estime le président de la FADS.