Le traitement des eaux usées est l'autre défi que l'Algérie ambitionne de relever pour sécuriser notamment le réseau d'irrigation dans le domaine de l'agriculture. De grands projets ont été développés dans ce sens par le ministère des Ressources en eau. Où en est la situation ? Je tiens à rappeler tout d'abord que dans la région ouest d'Alger, 50 000 mètres cubes/jour d'eaux usées sont traitées grâce à la station d'épuration de Beni Messous, fonctionnelle depuis 2008. En outre, nous avons réceptionné un autre projet qui consiste en la réalisation d'une station de pompage au niveau de cette même station. Ce projet servira au refoulement des eaux traitées vers les plateaux de Ain Benian, la forêt de Baïnem, celle de Bouchaoui ainsi que le parc Grand Vent à Chéraga. Nous traitons essentiellement les eaux usées domestiques qui proviennent des habitations. La conduite de la nouvelle station de pompage est déjà installée et nous espérons l'activer à partir de 2012. Pour la région-est de la capitale, il faut savoir qu'il existe déjà au niveau du lac de Reghaia, pour l'irrigation de la Mitidja, une station de pompage installée à l'initiative de l'Office national de l'irrigation. Quant à nous, nous sommes chargés d'épurer les eaux usées de Reghaia. Nous empêchons ainsi les eaux usées de se déverser dans le lac. Pour ce qui est de la décharge de Reghaia -l'appellation juste est le centre d'enfouissement technique- elle ne risque pas de polluer l'environnement ou d'engendrer des eaux usées. Car elle est conçue sous forme de casiers ou de bassins dotés de couches d'étanchéité. Ce qui empêche tout déversement. Et pour la région centre ? Pour ce qui est de la région centre d'Alger, il y a une station d'épuration qui est fonctionnelle depuis 2008 au niveau de Baraki. Nous avons lancé un appel d'offre pour doubler ses capacités d'ici la fin de l'année ou en 2011. Par ailleurs, le ministère des Ressources en eau étudie actuellement un projet de refoulement des eaux épurées à partir de la station de Baraki vers un barrage qui se trouve au niveau de Blida, réalisé à 90% et qui sera livré prochainement. Cette eau servira à l'irrigation de la zone sud de la Mitidja et éventuellement pour l'eau potable. Certes, Alger est sécurisée en eau potable à 200 %. Mais si le besoin se fera sentir, nous exploiterons l'eau de ce barrage. Il y a également sur la table du ministère des Ressources en eau, un projet d'aménagement de oued El Harrach. De quoi s'agit-il exactement ? En effet, le ministère étudie en ce moment un projet d'aménagement et réhabilitation de la totalité de oued El Harrach qui s'étend sur 60 km. Notre direction se charge des travaux du côté d'Alger et la wilaya de Blida se charge de la partie qui la concerne. Dans ce projet, il sera question de corriger le lit et le cours d'eau de l'oued, retracer ses lignes, l'élargir, éliminer les risques d'inondation et travailler son côté esthétique en aménageant notamment les berges, avec de la verdure, entre autres. Si tout va bien, nous aurons de l'eau relativement propre à oud El Harrach en 2013 et les habitants pourront même s'y baigner. Je tiens à préciser, qu'au niveau de cette zone, nous ne traitons que les eaux usées qui proviennent de la steppe. Nous ne traitons plus les eaux usées de la zone industrielle de Oued Smar. A ce propos, le ministère de l'Environnement a pris des mesures pour exiger des usines implantées dans la zone industrielle de traiter par elles-mêmes ses eaux usées. Qu'en est-il des eaux usées déversées dans la mer ? Nous avons installé au niveau de certaines plages d'Alger centre des stations de mini-pompage pour éliminer les rejets et refouler les eaux usées vers les réseaux publics. Nous comptons ouvrir au cours de cette année sept nouvelles plages. Ce qui fera 60 plages ouvertes à la baignade au niveau de la capitale si l'on compte les 53 plages enregistrées l'an passé. Je tiens à souligner qu'en 2002, 29 plages seulement étaient autorisées à la baignade à Alger. Quel est actuellement le taux du traitement des eaux usées ? Nous enregistrons entre 300.000 et 350.000 mètres carrés en matière d'eaux usées à Alger et dont 70% sont traitées. Nous espérons pouvoir exploiter les eaux traitées dans le domaine de l'agriculture d'ici deux ou trois ans. Nous envisageons d'effecteur les premiers essais dans ce sens en 2012 ou en 2013.