Afin d'assurer la sécurité alimentaire qui doit passer par une forte production agricole, d'où la nécessité d'avoir suffisamment d'eau pour l'irrigation, l'Etat a consenti d'énormes efforts pour mobiliser les ressources hydriques. Aussi, chaque goutte d'eau collectée, quelle que soit son origine, est utile pour renforcer la production agricole, notamment l'utilisation des eaux usées traitées qui pourront être d'une grande utilité dans l'irrigation de plusieurs terres agricoles de manière permanente, réglementée et satisfaisante". Dans ce sens, l'utilisation de l'eau traitée à des fins d'irrigation, même si elle est au stade expérimentale peut s'avérer très utile. Dans ce sens, la wilaya d'Oran, wilaya de l'ouest connue pour sa soif, vient de bénéficier d'une étude de faisabilité du projet pilote de réexploitation des eaux usées traitées dans l'irrigation des cultures maraîchères. Le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, Merah Zidane a indiqué lundi en marge de la cérémonie d'ouverture du 6e salon international des équipements, des technologies et des services de l'eau à Oran que cette étude permettra l'utilisation de l'eau traitée. Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un don de l'ambassade des USA en Algérie, estimé à 256.000 dollars, selon la même source. Le ministère des Ressources en eau prévoit de généraliser cette étude en cas de succès aux stations d'épuration des eaux usées réparties à travers le pays, a-t-il indiqué en notant que 103 stations de traitement de l'eau sont recensées en Algérie pour une capacité de 560 millions de mètres cubes qui devra augmenter à environ un milliard de mètres cubes à l'horizon 2014 pour son usage à des fins d'irrigation agricole. Dans le même contexte, le secrétaire général du ministère des Ressources en eau a annoncé que la politique du secteur repose sur l'utilisation de l'eau traitée pour une superficie estimée à 100.000 hectares au niveau du pays à l'horizon 2014. Il faut dire que la superficie agricole irriguée est de l'ordre de 950 000 hectares sur une surface agricole utile de l'ordre de plus 9 millions d'hectares d'où la nécessité de recourir aux eaux non conventionnelles, dont les eaux dessalées et les eaux usées épurées". Aussi, le volume des eaux usées rejetées à l'échelle nationale est estimé à près de 750 millions de mètres cubes et dépassera les 1,5 milliard m3 à l'horizon 2020. Un programme ambitieux de réalisation d'installations d'épuration a été initié dans ce sens et le nombre de stations d'épuration est de 102 Step. Par ailleurs, le programme en cours de réalisation, qui sera achevé en 2012, prévoit 176 stations, ce qui donnerait une production d'eaux usées épurées de 550 millions m3/an, soit l'équivalent de 10 barrages de moyenne capacité. Le programme 2010-2014 prévoit la réalisation de 40 autres Step, ce qui porterait la capacité d'épuration, à l'horizon 2020, à 1,2 milliard de m3/an. Notons que le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal a indiqué récemment que grâce aux efforts consentis dans le domaine de l'exploitation des eaux usées épurées, l'Algérie qui pouvait, à la fin des années 90, traiter 98 millions de mètres cubes d'eaux usées, a aujourd'hui développé cette capacité à 650 millions m3 destinés à l'irrigation agricole. Cette capacité de traitement sera portée à 1 milliard de m3 à l'horizon 2015.