A l'heure de l'Union européenne et des Etats-Unis d'Amérique, où les différents Etats ont décidé de vivre ensemble malgré leurs différences culturelles, religieuses ou ethniques. Le président soudanais Omar Al-Bachir et les deux vice-présidents Salva Kiir et Ali Osmane Taha se rencontreront demain à Khartoum pour discuter d'un éventuel report des élections générales (présidentielle, législatives et régionales), prévues du 11 au 13 avril, selon Farouq Abou Issa, porte-parole du «consensus national», regroupement de plusieurs partis d'opposition et des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM). Plusieurs ONG internationales ont demandé aussi le report de ces élections à novembre prochain. L'organisation de défense des droits de l'Homme HRW, qui fait état de «répression», estime que «les conditions au Soudan ne sont pas propices à la tenue d'élections libres, justes et crédibles». La Fondation Carter, fondée par l'ex-président américain Jimmy Carter, qui a reçu l'autorisation de Khartoum pour l'observation du processus électoral, parle elle aussi d'«une série de retards» et de «changements dans les procédures concernant les bureaux de vote». Les autorités soudanaises sont d'un autre avis. «Les élections générales auront lieu comme prévu en avril prochain», a réitéré jeudi passé le président Al-Bachir appelant ceux qui réclament le report des élections à «se rendre aux urnes». Samani al-Wassila, son ministre d'Etat aux Affaires étrangères, a tenu les mêmes propos jeudi en marge des réunions préparatoires au sommet arabe de Syrte (Libye), précisant qu'une grande partie des préparatifs a été achevée. Mohammed Osmane Al-Mirghani, le leader du Parti démocratique unioniste (DUP), qui s'est joint au «consensus national», est monté hier au créneau pour parler de l'avenir du Sud du Soudan et du référendum en janvier 2011. Il a demandé aux Etats-Unis et à l'Union européenne d'encourager l'unité du Soudan plutôt que de se préparer à la sécession du Sud du pays qui mènera à «l'extrémisme et au fanatisme». «La séparation du Sud détruira la coexistence pacifique parmi la population. Il n'y aura pas de stabilité tant à Juba qu'à Khartoum», dit-il avant d'avouer qu'il trouve « très étrange» qu'à l'heure de l'Union européenne et des Etats-Unis d'Amérique, où les différents Etats ont décidé de vivre ensemble malgré leurs différences culturelles, religieuses ou ethniques» on demande aux Soudanais de «séparer du Sud».