Les Soudanais se rendront aujourd'hui encore dans l'un des 10.751 bureaux de vote pour élire leur président, leurs députés et les gouverneurs de régions. Pour ces élections multipartites, les premières au Soudan depuis 24 ans, 12 candidats se sont présentés pour les présidentielles, dont le président sortant Omar Hassan El-Bachir, 66 partis politiques sont en lice dont le Parti du congrès national (NCP) de M. El-Bachir pour les législatives et des centaines de candidats se disputent les postes de gouverneurs des 25 Etats du pays. Particularité de ce scrutin, la population du Nord vote 8 fois, celle du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan 12 fois. En sus des Soudanais du Nord, ceux du Sud doivent choisir entre le président sortant et vice-président du Soudan, Salva Kiir Mayardit, l'un des membres fondateurs de l'Armée/mouvement populaire de libération du Soudan (SPLA/M) et Lam Akol Awajin, membre du SPLM - Changement démocratique, les députés de leur Assemblée régionale. Contrairement au premier jour, qui a été marqué par une faible participation et quelques retards, un nombre important s'est rendu aux urnes hier dans une ambiance «calme». La commission électorale soudanaise (CES) a reconnu dimanche que les opérations de vote ont connu quelques «problèmes logistiques». Certains bureaux ont ouvert en retard, d'autres n'avaient pas reçu de bulletins de vote, ou des bulletins d'une autre circonscription. Au deuxième jour, même au Darfour, « les élections se sont déroulées bien», selon un responsable de la commission électorale. Le scrutin est supervisé par des observateurs internationaux dont l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE) et la Fondation Carter (de l'ancien président américain Jimmy Carter). «La commission électorale a fait du bon boulot bien que le matériel électoral soit acheminé lentement», a déclaré l'ex-président américain Jimmy Carter. Regrettant une journée «perdue» (dimanche) et dénonçant «l'ouverture tardive de certains bureaux de vote, des erreurs dans les listes électorales ou la disparition de bulletins de vote», des membres du SPLM ont réclamé la prolongation pour quatre jours du scrutin.