Photo : Fouad S. Ces jours-ci, le prix du kilo la pomme de terre cédé en gros dans la wilaya de Tipasa oscille entre 10 et 16 DA. Les acteurs locaux du circuit de la commercialisation diront que le cours actuel est l'un des plus bas de ces dernières saisons. La cause de la dégringolade de la valeur commerciale du tubercule est due essentiellement à une surproduction, particulièrement suite à la récolte de primeurs. «Pour la saison des primeurs qui a concerné 847 hectares, les exploitants de la wilaya ont récolté l'équivalent de 200.000 quintaux de pomme de terre, soit un rendement très satisfaisant de l'ordre de 250 quintaux/ha. Si on ajoute la nouvelle production à celle déjà en stock dans le cadre du Syrpalac (système de régulation des produits agricoles de large consommation) on arrive à un volume de 283.000 quintaux, et ce, sans comptabiliser celle dite de sécurité, conservée dans l'entrepôt de SGP Proda de Bourkika» renseigne à ce propos le chef de service de la production au niveau des services agricoles (DSA) de la wilaya. L'excédent, puisque il yen a un, enregistré sur le plan local en matière de production est la conséquence d'un nombre de paramètres qui a favorisé le développement de la filière, à commencer par le soutien de l'Etat à cette culture qualifiée, à juste titre, par le ministère de «stratégique». «Ce bond positif en terme de production traduit en quelque sorte l'engagement de l'état, à travers son appui effectif pour développer et valoriser la culture de la pomme de terre. Aussi, il y a lieu de dire que le respect de l'itinéraire technique par la majorité des cultivateurs, ce qui n'était pas le cas auparavant, a contribué largement pour atteindre cet objectif» avance la même responsable. Pour autant, si le Syrpalac, système conçu et mis en place par les pouvoirs publics pour réguler notamment le prix de la pomme de terre afin qu'elle soit d'une part accessible pour le consommateur, et d'autre part pour que l'exploitant agricole ne subisse pas de pertes en vendant sa récolte au dessous de son coût de revient. «Pourquoi ce dérèglement du cours actuel du marché, se demandent des paysans, puisque elle est cédée en gros au mieux à 16 DA, alors qu'il ne devrait pas descendre moins de 25DA? «Certes, actuellement, la pomme de terre est vendue en gros entre 12 et 16 DA, alors que son prix de revient dépasse les 20 DA. Ce recul est consécutif à l'augmentation de l'offre par rapport à la demande du marché. Néanmoins, pour que les prix se stabilisent, j'invite les producteurs à ce rapprocher de Proda afin que leur récolte soit stockée dans l'entrepôt de Bourkika ou bien chez eux pour ceux qui disposent de chambres de stockage répondant aux normes. Cette deuxième obéira aux termes d'une convention selon les procédures régissant le Syrpalac, c'est-à-dire à l'avantage de l'exploitant» lance à l'adresse des fellahs le chef de service de la DSA de Tipasa. Et d'ajouter : «la surproduction actuelle trouvera dans les prochains jours des preneurs. Je m'explique, la pomme de terre de la saison dite primeur est généralement cultivée dans les zones côtières à l'instar de Tipasa et ce, compte tenu des conditions climatiques en pareille saison. Donc, il faut s'attendre logiquement, durant les prochains jours, à ce que notre pomme de terre soit achetée par des acteurs commerciaux venant des autres wilayas où on ne la cultive pas durant la primeur. A mon avis, les cours retrouveront leurs cours normaux d'ici peu». Par ailleurs, on s'attend cette année à Tipasa que la production de la pomme de terre «dépasse largement les 710.000 quintaux», confie le même vis-à-vis.