Photo : Makine F. « Nous allons progressivement vers l'utilisation du Protocole Internet de nouvelle génération, le IPV6 qui constitue pour nous un grand défi », a déclaré, hier, Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, à l'occasion de l'ouverture officielle des travaux de la conférence internationale sur « le Protocole Internet de nouvelle génération IPV6 » qui s'est déroulée au Cyberparc Sidi Abdellah. 120 experts entre nationaux et étrangers ainsi que des universitaires et des cadres du secteur ont assisté à cette rencontre. C'est un événement important pour les internautes dans la mesure ou ils auront accès à l'utilisation de nouvelles technologies. Il s'agit dans un premier temps de faire cohabiter, sans accroc, le deux protocoles, le IPV4 et le IPV6. Mais il faut régler, selon le ministre, les problèmes de communication et de l'architecture de réseaux entre ces différents protocoles. « Il est également important de sensibiliser les citoyens pour utiliser le IPV6 qui dépasse le simple cadre de connexion entre les réseaux et les sites ; il met en connexion les personnes elles-mêmes dans le monde», explique-t-il. C'est comme pour le passage de l'analogique au numérique, il faut une période d'adaptation, selon les experts. L'opération a démarré en octobre 2009, dans le cadre d'une réunion de concertation avec les experts et les cadres du secteur qui a débouché sur l'installation de la commission nationale de suivi de l'opération, Task Force. Elle avait pour mission principale de tisser, selon le ministre, des liens étroits avec des meilleurs experts internationaux et les commissions des pays qui ont déjà réalisé le IPV6. M. Bessalah a mis l'accent en outre sur le temps et l'urgence que nécessite le passage de l'Internet IPV4 vers l'Internet IPV6. « Le IPV4 arrive à saturation en 2011 », a-t-il ajouté. D'où l'intérêt de s'y préparer afin d'installer d'ici là le IPV6. L'échéancier est déjà fixé, selon le professeur Latif Ladid, président du forum mondial de l'Internet qui a souligné l'importance de la fixation des délais et de la feuille de route pour garantir un suivi de l'opération. Le délai de réalisation est de un an et demi pour achever sa mise en place du système, soit la fin 2011. « Il s'agit d'un vrai marathon », dira le professeur Ladid. Il a expliqué dans sa conférence les expériences d'autres pays qui ont précédé l'Algérie dans la mise en place de l'Internet de nouvelle génération, citant le cas du Japon, de l'Europe, du Canada et de la Chine, sans oublier les USA, créateurs de l'Internet en 1957. « L'Algérie recèle des compétences qui lui permettent d'atteindre cet objectif dans les délais requis », a-t-il ajouté. « Lors de leurs déplacements, les utilisateurs pourront accéder là où ils seront (salles de cours, bibliothèques, salles des professeurs,…) à leurs applications habituelles via leurs ordinateurs portables ou leurs assistants personnels. Nul besoin de se raccorder à une prise : dossiers partagés, intranet, sites web préférés, messagerie électronique, seront désormais en permanence à portée de main », expliquera un autre expert. C'est aussi la solution qui s'impose, dira le ministre, pour répondre à la qualité de la connexion et les nouvelles préoccupations des citoyens et des entreprises. « Mais il faut limiter la dualité entre les deux protocoles, en passant rapidement vers le IPV6 », recommandera le président du forum mondial de l'Internet, à la fin de sa conférence, suivie en vidéoconférence à Constantine, Tlemcen et Annaba.