Aristo, nom du personnage qu'il interprète dans la sitcom «Djemie Family», Mohamed Bouchaïb est un artiste virtuose qui s'impose désormais comme l'un des meilleurs jeunes acteurs algériens actuels. Réputation non usurpée, talent certifié. Mohamed Bouchaïb est ce jeune comédien, primé meilleur espoir masculin pour le rôle de Khelifa dans le film «Mascarades». Il faut dire que cette prestigieuse consécration est, à l'instar des Golden Globes américains, décernée aux meilleurs artistes français et francophones par la presse étrangère en poste à Paris. Rencontré ces jours-ci à Alger, il nous explique pourquoi il a été écarté de l'équipe de tournage du film «Harragas» de Merzak Allouache qui est une belle aventure. Les conditions de travail auraient pu m'aider à exploiter, dans le bon sens, mon talent d'acteur, d'autant plus que l'émigration clandestine est un sujet grave et pathétique qui me déprime. J'allais jouer dans le film, seulement je suis anglophone beaucoup plus que francophone, j'ai donc eu des difficultés à camper un personnage qui s'exprime entièrement en français. L'émigration clandestine est un problème qui me touche beaucoup. Pour se mettre dans la peau d'un harraga, il fallait éprouver à la fois les sentiments d'amertume et de courage. Ce film est une sorte de témoignage sur une réalité vécue ». Interrogé au sujet de la sitcom « Djamie Family » du réalisateur Djafar Gacem, il nous apprend qu'il n'y aurait pas de troisième édition en raison d'un manque de sponsoring. Pour parer à cela, le réalisateur a pensé à réaliser un long métrage. Cependant, cette fois-ci, les faits ne se déroulent pas dans une demeure mais dans une voiture, un taxi. Même s'il collabore avec des cinéastes confirmés, Aristo reste insatisfait de son rendement. Pour lui, il pourrait mieux faire. C'est un artiste en mission de communication. Pourtant jeune, il parvient à transmettre sans difficulté aucune cette communion à son public. Le secret de sa vitalité, Mohamed est plein d'humour, de loufoquerie, d'intelligence et surtout beaucoup de sagesse. Ses projets sont multiples, Mohamed Bouchaïb nous apprend qu'il joue le rôle principal dans une sitcom scindée en 20 épisodes intitulée « Saâd El Gat » réalisé par Yahia Mouzahem prévu pour le mois de Ramadhan. L'histoire gravite autour d'un sujet qui traite de la jeunesse algérienne. La “mal vie”, le chômage et l'oisiveté des jeunes. En parallèle, il active dans un autre long métrage, qui sortira au mois de mai, intitulé «Cité des vieux» produit et réalisé par Yahia Mouzahem. Un rêve presque «présomptueux» qui les pousse à braver tous les interdits, Aristo a plusieurs ambitions. Passionné par l'art en général, il ne s'arrête pas à un seul support. Il émet, par ailleurs, le vœu d'évoluer un jour à Hollywood. «Ça serait le nirvana », lance-t-il en substance. De même, il souhaite exceller dans le théâtre. L'idéal pour lui est de jouer dans un show où il fera appel à son vaste sens imaginaire.