Poursuivant son cycle d'hommages aux grands maîtres de la chanson algérienne et plus particulièrement du chaabi, la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou rend à partir d'aujourd'hui, jeudi, un autre hommage à un autre grand maître du chaabi. En effet après Boudjemaa El Ankis, la direction de cette institution consacre un programme au cours duquel les amoureux du chaabi et les fans de El Hachemi Guerrouabi se ressourceront. Du 08 au 10, les animateurs de cette louable initiative, prévoient des expositions de photos, de documents, d'objets personnels du cheikh, des livres biographiques sur les Artistes Algériens. Mais aussi des ventes dédicaces de livres sur la chanson Algérienne écrits par Abdelkader Bendamèche. Des supports audio et vidéo spécial « Chaâbi dialna" ainsi que la projection vidéo des concerts du cheikh seront aussi présentés aujourd'hui au niveau du hall des expositions Zemirli. Dans l'après midi de ce jeudi, le journaliste, écrivain et nouvelliste Youcef Driss, neveu du défunt artiste, animera une conférence suivie d'un débat autour du thème « Biographie et hommage à El hadj El Hachemi Guerouabi ». Le public est ensuite invité à une vente dédicace du livre du conférencier « El hadj El Hachemi Guerouabi». Demain vendredi, il est prévu la projection du dernier gala de El Hachemi Guerouabi donné au théâtre de verdure d'Alger le 04 juillet 2005. Alors que pour la dernière journée de cet hommage, à savoir le samedi, le journaliste, écrivain et biographe Abdelkrim Tazarout, qui signera des dédicaces à l'occasion de la vente de son livre «Guerouabi, ou le triomphe du chaâbi», animera une conférence intitulée «Aouicha ouel Haraz, hommage à Guerouabi». Quant au volet artistique, il est prévu dans l'après-midi de vendredi un gala artistique qui sera animé par de nombreux chanteurs, notamment Sid Ali Dris, un autre neveu de l'artiste, Cheikh Mohamed Touzene, Djamal Allam, Mohamed Chaabi, Nasreddine Galliz, Hassane Fadli, à la grande salle de spectacle. Et ce avec la participation de l'atelier de chaâbi de la Maison de la culture animé par Rachid Bellik, la chorale polyphonique « Abzim » village Ait Khercha de Tadmaït. Tout ce beau monde chantera accompagné de l'orchestre du cheikh Guerouabi. L'hommage sera enfin clôturé par une série de témoignages sur le maître du Chaabi et la remise des cadeaux aux participants et à la famille du défunt dont la soeur n'est autre que la femme d'un ancien horloger de la ville de Tizi-Ouzou et résident à Ain-Hallouf, un quartier populeux et populaire de la Dechra (haute ville) où sont nés et avaient grandi les frères Driss Youcef et Sid Ali, chez qui El Hachemi Guerrouabi venait souvent. Et les anciens de Tizi-Ouzou se souviennent encore de ces venues du maître du temps où il lui arrivait de les saluer lorsqu'il s'asseyait sur le perron du magasin de son beau-frère à la rue de la Paix (aujourd'hui Zidane Amar). C'est donc avec beaucoup d'émotion que ces anciens et quadragénaires rendront un hommage au maître qui a de tout temps aimé Tizi-Ouzou du temps où le Genêt, le jasmin et le mimosa dégageaient leurs senteurs enivrantes pendant que l'on fredonnait les succès et tubes du cheikh. • Bio express du défunt Cheikh Il est né le 6 janvier 1938 à El Mouradia (Alger). Partagé entre deux passions, à savoir la musique et le football, El Hachemi Guerouabi grandit à Bélouizdad (ex-Belcourt) mais grand supporter de l'USMAl devant l'éternel. Pourtant, il a fini par opter pour sa première passion en jouant sa dernière saison footballistique sous les couleurs de la Redoute AC en 1951/1952, d'autant plus qu'il a commencé au mandole dès ses neuf ans. Ses idoles étaient les maîtres de l'époque dans la chanson chaabi, El-Anka, M'rizek, H'ssissen, Zerbout et Lachab. Il rejoint l'opéra d'Alger en 1953 après sa distinction obtenue au music hall arbi. El hadj a aussi tenté une expérience dans la comédie théâtrale en endossant des rôles dans des pièces comme Haroun Errachid et Dahmane La -chaire. La rencontre avec l'auteur compositeur Mahboub Bati a été enrichissante pour le Cheikh pour se perfectionner. Et son titre El Barah enregistré en 1962 est vite devenu un tube qui lui a ouvert un parcours artistiques riche et rénovateur qui n'est plus à présenter. Le défunt s'est éteint le 17 juillet 2006 laissant derrière lui des œuvres immortelles.