Le chahid Louni Arezki a été une des premières victimes de la répression féroce de l'administration coloniale. Ce martyr a été guillotiné, il y a exactement cinquante trois ans. L'association des amis de la rampe Louni Arezki (ex Rampe Valée), a tenu à marquer ce douloureux événement en organisant jeudi dernier, une émouvante cérémonie dans les lieux même où ce valeureux moudjahid a perdu la vie, la prison de Serkadji. Cet espace historique a ouvert ses portes à cette occasion pour accueillir une foule très nombreuse venue se recueillir à sa mémoire. Des moments d'une forte intensité émotionnelle. La plupart des personnes présentes n'ont pu retenir leurs larmes. Ce fut pour elles le souvenir très douloureux de ces souffrances et de ces sacrifices pour l'amour du pays. Parmi ces personnes, des compagnons de ces martyrs qui ont partagé cet élan extraordinaire pour délivrer l'Algérie du joug colonialiste. Leur détresse en ce moment est intense, particulièrement dans les différentes phases de ce recueillement, minute de silence, lecture de la Fatiha, dépôt d'une gerbe de fleurs. Le nom de ce héros est maintenant immortalisé. Il sert d'appellation à une importante artère de la Capitale. Mieux, son nom remplace celui choisi par le colonialisme le sinistre Valée, ce général auteur de génocide. Cette fixation de l'histoire par le nom s'est encore élargie par la création d'une association portant le nom de ce valeureux moudjahid, Louni Arezki. Cette association s'emploie justement à effacer tous les noms qui évoquent le passé colonial français. Elle milite pour une redésignation des rues, des sites et des quartiers de nos villes. Par cette démarche, elle veut effacer toutes les traces glorifiant le triste passé colonial. L'association des amis de la Rampe Louni Arezki a donc organisé dans ce sens une journée thématique. Cette rencontre a eu lieu ce même jour dans les espaces du Palais El Menzeh (Casbah), regroupant des chercheurs, des conférenciers, des universitaires ainsi que les compagnons de ce héros. Ces intervenants ont tous lancé un appel pour une désignation complète et rapide de l'ancienne dénomination de nos quartiers. Il s'agit de participer à la fixation de la mémoire collective, à l'égard particulièrement, des nouvelles générations qui ignorent le passé glorieux de la lutte de libération nationale. C'est ainsi que ces intervenants considèrent à titre d'exemple que c'est un outrage d'appeler le quartier Meissonnier par son nom. Il est urgent aussi de changer d'autres noms, qui ne sont ni de notre identité, ni de notre culture.