Le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, a, plaidé hier pour la définition et la mise en œuvre d'une “stratégie concertée” entre les pays sahélo-sahariens pour lutter contre les menaces migrantes. Intervenant à l'ouverture de la réunion des chefs d'état-major des pays du Sahel, qui s'est tenu à Alger, le général de corps d'armée Gaïd Salah a indiqué que l'Algérie “s'honore d'accueillir cet espace de concertation pour débattre des questions de défense et de sécurité collectives et lever les éventuelles incompréhensions au profit de la définition et la mise en œuvre d'une stratégie concertée de lutte contre les menaces migrantes”. Cette réunion qui s'inscrit dans le prolongement de la conférence tenue en mars dernier par les ministres des Affaires étrangères des pays concernés, se veut une occasion, a précisé le chef d'état-major de l'ANP, pour “coordonner notre lutte” afin de “permettre à nos autorités politiques respectives de se consacrer aux tâches de développement économique et social au bénéfice de nos peuples”. Il s'est dit, à cet égard, “convaincu” que “nous pouvons assumer la pleine responsabilité de cette ambition légitime” pour peu, a-t-il dit, que “nous puissions cerner les problèmes de sécurité qui agitent notre région” et “identifier les voies et moyens de les résoudre par la définition et la matérialisation d'un modèle de coopération militaire approprié”. “En somme, notre réunion a pour objet central, la lutte contre le terrorisme transnational, la criminalité organisée et les phénomènes connexes”, a-t-il relevé, ajoutant qu'elle (la réunion) constitue également “une opportunité d'échanger les analyses sur ces menaces qui, faute d'actions collectives et synchrones pour les dissuader et les éliminer, ouvrirait la porte aux interventions étrangères”. “C'est, en effet, le défi principal que nous devons relever en pleine co-responsabilité”, a-t-il insisté. Le chef d'état-major de l'ANP a fait savoir, dans ce contexte, que “la tenue même de cette réunion et le niveau de représentation opposent un clair démenti aux velléités d'intervention, forts que nous sommes, par l'engagement résolu de nos pays et de nos armées, dans une véritable œuvre de mise en synergie de nos volontés, de nos expériences respectives et de nos capacités militaires”. Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah s'est dit, enfin, “persuadé” que cette réunion “va renforcer notre coopération et consolider les liens indéfectibles de fraternité, de solidarité et de bon voisinage pour inspirer, avec discernement, des impulsions actives autour de notre objectif principal de pourchasser et de détruire le terrorisme là où il se trouve. Evoquant, par la même occasion, la bataille que mène l'Algérie contre le terrorisme, le chef d'état-major de l'ANP a affirmé que ce phénomène est “fortement réduit”, grâce, a-t-il expliqué, à “l'application déterminée d'une stratégie multidimensionnelle conjuguant une lutte sans merci de l'ANP et des services de sécurité, avec l'appui actif et résolu de notre peuple et, au plus haut niveau politique, par des dispositions favorisant la réconciliation nationale DES MÉCANISMES CONTRE LE TERRORISME ET SES CONNEXIONS Pour sa part, le colonel Saba Mabrouk, porte-parole de la réunion a indiqué que Les chefs d'état-major de l'Algérie, du Mali, du Niger, de la Mauritanie, de la Libye, du Tchad et du Burkina-Faso œuvreront à asseoir un “mécanisme adéquat” pour lutter contre le terrorisme et ses connexions. “Les chefs d'état-major devront se pencher sur l'étude des voies et moyens susceptibles de promouvoir la coopération et la coordination sécuritaire pour asseoir, ensemble, un mécanisme adéquat à même de prendre en charge le phénomène du terrorisme et ses connexes”, a indiqué le porte-parole dans une déclaration à la presse. M. Saba a relevé que cette rencontre se tient “dans un contexte sécuritaire marqué par la persistance du terrorisme et ses multiples connexions, notamment les réseaux de trafic d'armes et de drogues, qui prennent des proportions alarmantes et constituent, non seulement un facteur de menace et de déstabilisation, mais encore un véritable frein aux efforts de développement socio-économique de notre région”.