Photo : Riad Par Hasna Yacoub «Il faut cerner les problèmes de sécurité qui agitent la région sahélo-saharienne et identifier les voies et moyens de les résoudre par la définition et la matérialisation d'un modèle de coopération militaire approprié», a déclaré hier, de manière concrète, le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, lors des travaux de la réunion des chefs d'état-major des pays de la région sahélo-saharienne à Alger, auxquels ont participé l'Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Dans son allocution d'ouverture, il a mis l'accent sur «l'enjeu stratégique» qui caractérise cette réunion, au regard des objectifs tracés pour «coordonner notre lutte». «L'Algérie s'honore d'accueillir cet espace de concertation pour débattre les uns et les autres les questions de défense et de sécurité collective et lever les éventuelles incompréhensions au profit de la définition et de la mise en œuvre d'une stratégie concertée de lutte contre les menaces migrantes», a-t-il ajouté. Il a ensuite évoqué l'objet central de cette rencontre qui, rappelons-le, intervient dans le sillage de la conférence des ministres des Affaires étrangères des pays de la région sahélo-saharienne, organisée à Alger en mars dernier. «En somme, notre réunion a pour objet central, la lutte contre le terrorisme transnational, la criminalité organisée et les phénomènes connexes», a-t-il dit, avant de préciser : «La réunion constitue également une opportunité d'échanger les analyses sur ces menaces qui, faute d'actions collectives et synchrones pour les dissuader et les éliminer, ouvrirait la porte aux interventions étrangères. C'est, en effet, le défi principal que nous devons relever en pleine co-responsabilité». Très clairement donc et par la voix du général Gaïd Salah, l'Algérie affiche de nouveau son refus à toute intervention étrangère dans la région du Sahel. Elle avait déjà exprimé son refus au projet Africom. Plaidant pour l'union des efforts, le chef d'état-major a fait savoir que «la tenue même de cette réunion et le niveau de représentation opposent un clair démenti aux velléités d'intervention, forts que nous sommes par l'engagement résolu de nos pays et de nos armées dans une véritable œuvre de mise en synergie de nos volontés, de nos expériences respectives et de nos capacités militaires». Evoquant la lutte que mène chaque pays individuellement contre ces fléaux, le général dit : «Nous serions, à l'évidence, plus forts si nous le faisons ensemble.» C'est pourquoi, a-t-il souligné, «il nous faut impérativement explorer les voies et moyens visant à renforcer la coopération entre nos pays, en vue de prévenir et combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, conformément aux résolutions et aux instruments onusiens, ceux de l'Union africaine, ainsi que les autres mécanismes bilatéraux et multilatéraux pertinents». Convaincu que les pays de la région sahélo-saharienne sont en mesure d'assumer la «pleine responsabilité» de cette «ambition légitime», Ahmed Gaïd Salah s'est dit persuadé que cette réunion «va renforcer notre coopération et les liens indéfectibles de fraternité, de solidarité et de bon voisinage pour inspirer, avec discernement, des impulsions actives autour de notre objectif principal : pourchasser et détruire le terrorisme là où il se trouve». Concis et allant droit au but, Ahmed Gaïd Salah a exprimé son souhait de voir les travaux de cette réunion se traduire par des «résultats tangibles, non seulement dans l'exercice de nos responsabilités respectives au travers de la construction d'un modèle de coopération militaire d'intérêt commun exemplaire». Evoquant, enfin, la bataille que mène l'Algérie contre le terrorisme, le chef d'état-major de l'ANP a affirmé que ce phénomène est «fortement réduit», grâce, a-t-il expliqué, à «l'application déterminée d'une stratégie multidimensionnelle conjuguant une lutte sans merci de l'ANP et des services de sécurité, avec l'appui actif et résolu de notre peuple et, au plus haut niveau politique, par des dispositions favorisant la réconciliation nationale».