Photo : Slimene S. A. Garantir une meilleure employabilité. C'est ce que placent en ligne de mire les pouvoirs publics dans la politique de promotion de l'emploi et de la lutte contre le chômage. Afin d'atteindre cet objectif, un travail en amont colossal a été entrepris ces dernières années notamment dans le cadre du précédent plan quinquennal visant particulièrement la réhabilitation de l'Agence nationale de l'emploi (Anem). Cette mise à niveau a été également possible grâce aussi au changement de statut de l'Anem qui fonctionne depuis 2006 en tant qu'établissement public à gestion spécifique. Ainsi, afin de permettre une meilleure employabilité, des efforts ont été donc consentis en ce sens pour, d'une part favoriser une meilleure lisibilité des indicateurs et des fluctuations du marché de l'emploi national, et de l'autre optimiser la relation et rapprocher d'une manière efficace le demandeur d'emploi et l'employeur. « Dans le cadre de la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, le gouvernement, dans l'optique de garantir effectivement un environnement propice à même d'optimiser davantage la maîtrise du marché de l'emploi, a conçu et mis en œuvre un programme de réhabilitation de l'Anem en sa qualité de service public de l'emploi, appelé à améliorer continuellement la transparence du marché du travail et apporter une assistance spécialisée aux groupes défavorisés », confiera Dr Chibane Aziza, la directrice générale de l'Anem. Et d'ajouter : « ce programme de réhabilitation concerne plusieurs axes déterminant dans l'accomplissement de nos missions. A ce titre, il y a lieu de citer que notre réseau d'agences locales a bénéficié d'un ensemble d'opérations d'aménagement et d'équipement pour leur modernisation. Outre ce volet, la mise à niveau de l'Anem comprend également le volet recrutement et tout un programme de formation pluridisciplinaire de l'ensemble de notre personnel, notamment en matière de conseil en emploi. Le troisième axe vise la dotation de notre réseau de structures locales de systèmes et d'équipements informatiques ». Actuellement toutes les opérations lancées dans le programme de réhabilitation de l'Anem sont, selon la même responsable, en voie d'achèvement. Il faut dire que les structures locales déjà rénovées et équipées par de nouvelles commodités de travail donnent un aperçu et renseignent sur le niveau de travail de modernisation entrepris jusque-là. « La rénovation de nos structures sous-tend entre autres une meilleure prestation d'accueil et d'orientation du demandeur d'emploi. Ainsi les réaménagements apportés dans ce cadre consacrent une zone d'accès libre aux demandeurs d'emploi à l'intérieur même des sièges de nos agences locales. Cette mesure et tant d'autres visent l'amélioration des conditions d'accueil », précisera la directrice générale. Outre l'accueil, le volet recrutement et formation, contenus dans le programme de réhabilitation, selon elle, occupe une place prépondérante dans l'amélioration de la prise en charge des attentes des demandeurs d'emploi ainsi que celles des employeurs. « Pour autant, la généralisation du système d'application assisté de l'emploi est l'un des outils qui permettra un traitement idoine et dans les plus brefs délais de la demande d'emploi exprimée dans le marché. Cette application facilitera non seulement le travail de courtage de l'emploi (rapprochement entre demandeur d'emploi et employeur) mais surtout assurera une équité dans le cadre du traitement des dossiers par ordre de classement prioritaire », insistera Dr Chibane. Toujours est-il, en attendant l'achèvement intégral du programme de réhabilitation, le bilan de l'Anem de l'année précédente fait état d'une performance qui s'est traduite par le placement d'environ 500.000 demandeurs d'emploi, dont la majorité par le biais du DAIP (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle). « 90% des placements effectués par l'Anem du premier janvier 2010 à nos jours, ont été absorbés par le secteur économique», précisera encore à ce sujet la directrice générale. LE PARTENARIAT, UNE OPTION POUR FACILITER L'INSERTION Pour encourager les métiers dits déficitaires, une convention a été signée avec le secteur de la formation professionnelle pour prendre en charge les jeunes sans qualification professionnelle. Sur ce registre, 8000 jeunes ont bénéficié depuis l'année dernière d'une formation qualifiante qui leur permettra une insertion facile dans le circuit du travail. « Pour mieux réussir le rapprochement entre les employeurs et les demandeurs d'emploi, et en plus des journées portes ouvertes et de sensibilisation que nous organisons régulièrement à l'adresse des opérateurs et les acteurs économiques afin de leur expliquer, notamment les avantages qu'offrent les mesures incitatives contenues dans le DAIP, nous avons signé des conventions avec de grandes entreprises nationales dans le cadre de recrutement, à l'instar de l'ONA, SNTF… », révèlera-t-elle. On apprendra également sur ce sujet que prochainement une convention sera signée entre l'Anem et un opérateur téléphonique privé. A terme, l'ambition de l'Anem est d'arriver à réguler entièrement le marché de l'emploi national, d'autant que la loi oblige les employeurs à formuler leur demande de recrutement directement auprès de celle-ci (Anem), sous peine, le cas échéant, d'être sanctionnés. C'est ce que prévoit d'ailleurs dans leurs teneurs les articles 18 et 24 de la loi 04-19, en date du 25 décembre 2004, relative au placement et au contrôle de l'emploi. « Avec la réhabilitation de l'Anem, l'Etat a franchi un grand pas dans le cadre de la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage. Toutefois, comme il faut en convenir, la promotion de l'emploi nécessite l'implication totale de tous les intervenants dans le marché de l'emploi, notamment les employeurs. En un mot, c'est l'affaire de tout le monde », conclut la directrice générale de l'Anem.