Photo : Makine F. Le passage de M. Azzedine Mihoubi hier sur les ondes de la radio n'était pas fortuit. La présentatrice de l'émission Tahaoulet a permis au Secrétaire d'Etat chargé de la Communication auprès du Premier ministre d'aborder la situation que vit la corporation qui s'apprête à célébrer la journée internationale de la liberté d'expression. Rendant d'abord hommage aux deux journalistes qui viennent de décéder, M. Mihoubi a expliqué que la presse dans notre pays se caractérise par le pluralisme et une grande diversité. Le nombre de quotidiens au nombre de 90, d'hebdomadaires et de périodiques a connu une croissance exponentielle. Dans le même temps, fait-il remarquer, la presse de langue arabe pour des considérations objectives liées au système de formation dépasse en tirage celle de langue française. « C'est un secteur en pleine mutation qui a besoin d'être encadré parce que de nombreux aspects ont depuis émergé à l'instar de la presse en ligne ou de toutes ces activités sans lien direct avec les imprimeurs ». « Un large débat sera, dit-il, ouvert sur toutes ces questions pour réglementer le secteur stratégique qu'est celui de la communication ». L'élaboration de la nouvelle loi sur l'information aura pour effet, selon l'invité de la radio, de régler les problèmes liés entre autres aux modalités de délivrance de la carte professionnelle, à la gestion de la publicité et aux métiers associés comme les photographes etc. A propos de la carte, il expliquera que « chaque pays a retenu une formule. Si dans certains pays, cela relève d'organismes neutres, en Belgique, c'est une prérogative dévolue au ministère de l'Intérieur et en Grande-Bretagne à Scotland Yard ». LIBERTÉ ET OBJECTIVITÉ La problématique de l'éthique a pris une large part dans l'intervention de M. Mihoubi. « Dans un premier temps, il faudrait au niveau de chaque entreprise de presse rédiger une charte qui délimite les missions des professionnels avant de ressusciter le conseil supérieur de la déontologie ». Cette carte sera un des instruments pour garantir l'accès à l'information. « Les atteintes à la déontologie de la presse ont atteint, a déploré le secrétaire d'Etat, un seuil intolérable dont se plaignent même certain éditeurs ». « Nous devrons œuvrer à ce que le professionnalisme retrouve sa place parce que la liberté n'a plus de sens si elle ne s'accompagne pas d'objectivité et de professionnalisme ». Il a ensuite répondu à une question sur la pénalisation des délits de presse estimant que « la presse elle-même piétine le droit de réponse qui contraint le citoyen à recourir aux tribunaux où nul citoyen y compris le journaliste n'est au-dessus des lois de la république ». A ce sujet, il dira que plus de 95% des plaintes visent les correspondants qui, en même titre que les journalistes, doivent faire l'effort de se former d'une manière continue. Interrogé sur l'ouverture du secteur de l'audiovisuel, le secrétaire d'Etat a affirmé que « chaque pays a son expérience, ses spécificités et sa vision de l'information ». «Nous sommes en train de renforcer le secteur par le maillage du territoire par un réseau de radios locales. Celles-ci permettent déjà d'avoir un aperçu sur ce qui se fait dans sa région mais nous ne nous contenterons pas du nombre ». « Nous consentirons un effort pour l'amélioration des programmes de ces chaînes ». Défendant le principe du recours au cachet dans les radios, il a estimé que cette question ne doit pas être un chantage pour les gestionnaires de la Radio qui doivent la traiter dans un cadre purement légal et réglementaire. A propos de la chaîne thématique dédiée au sport, il a annoncé que « dès que la télévision sera prête et aura réuni les conditions techniques, elle sera lancée ». Rassurant les amateurs de la balle ronde, il a confirmé que l'ENTV a acheté les droits de retransmission de 22 matchs de coupe du monde. « Et peut-être plus », lancera-t-il en guise de dernier mot.