Le monde la presse est en deuil. L'ancien directeur général de la Radio télévision algérienne, le moudjahid Abderrahmane Laghouati est décédé hier à l'âge de 84 ans des suites d'une longue maladie. Avec sa disparition, c'est un pan de notre histoire qui s'en va. Le destin a voulu qu'il soit inhumé la veille de la célébration de la journée internationale de la presse. Pour celui qui ne connaît pas le parcours du regretté, il est utile de souligner qu'il fut responsable des transmissions algériennes et militant de la première heure. Connu sous le nom de guerre de Laroussi, il a dirigé d'une main de maître un début de création des services des transmissions par les autorités militaires de la révolution. Par la suite, il fut désigné inspecteur dans l'organigramme des transmissions du premier gouvernement provisoire de la République algérienne. M. Laghouati fut derrière le lancement de la radio clandestine qui fut en quelque sorte la voix de l'Algérie libre et combattante. Il a personnellement veillé à l'unification du réseau de la télévision nationale et portant le choix d'une télévision en couleur. Feu Laghouati a une carrière professionnelle bien étoffée, puisqu'il a occupé aussi le poste de directeur général de l'office national du cinéma. Cela étant, outre qu'il fut un des premiers dirigeants de la radio-télévision algérienne, le regretté a contribué à l'émergence de publications spécialisées dans la culture et la communication, dont « les deux écrans». Notons que le défunt Laghouati a encouragé une présence accrue des femmes dans l'animation et la production télévisuelles ou radiophoniques, en leur ouvrant notamment les portes des services techniques et du montage. Après sa retraite, il est toujours resté en contact avec les anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales. Lamine Bechichi, ancien ministre, dira de lui qu'il fut un homme rigoureux, car façonné par la difficulté. L'enterrement aura lieu aujourd'hui au cimetière d'El Alia.