Vous êtes un groupe qui propose une musique originale inspirée de diverses cultures nomades, un jumelage de cultures touaregs et peulh- wodaabes du Niger. Pourtant vous vivez ensemble mais vos musiques et vos danses sont différentes… Il est vrai que les habitants Touaregs et les Wodaabes vivent souvent dans les mêmes régions souvent côte à côte, seulement nos cultures, nos chants et nos danses sont très différents même si nous vivons une vie nomade. Votre musique varie entre le traditionnel et le moderne. Que pensent les puristes de la musique touarègue, de cette fusion ? Avec la tendance de la chanson actuelle, les jeunes préfèrent se détacher de leur tradition et sont attirés par des airs et des sons venus d'ailleurs. Pour parer à cela, les puristes de la chanson touarègue nous encouragent à fusionner le traditionnel et le moderne. Pour nous, cette démarche est efficace du moment que nous avons pu récupérer ce public. Vous chantez divers thèmes à savoir l'amour, la vie nomade, la religion, l'identité, l'exode mais aussi le changement de la vie. A ce sujet justement, quelle est votre vision du monde actuel ? Nous vivons, en effet dans un monde qui évolue d'une manière véloce, agressive, matérialisée et inhumaine. En clair, un monde qui fait très peur. D'ailleurs, nous avons composé des titres qui traitent de cette thématique dont le message est que chacun de nous révise ses agissements, ses propos, ses attitudes et ses actions avec les gens. Comment définissez-vous la complicité entre les musiciens de votre formation ? Nous nous sommes connus en 2004, l'année de la création de notre groupe. Depuis nous sommes très liés. Nous nous entendons bien aussi bien sur le plan professionnel qu'amical. On vous considère comme des artistes exceptionnels dans le monde spécifique de votre musique. Comment expliquez-vous cette notoriété ? Croire en nos potentialités, l'assiduité au travail, la passion et ce sentiment de modestie avec autrui sont les mots clés de notre bonheur. Il faut savoir qu'avec ces qualités, on se sent sur scène tel un seul homme. C'est extraordinaire. Vous unissez plusieurs instruments. Mais celui qui a retenu notre attention c'est cet instrument qu'on attache à la cheville. Parlez-nous de cette machine et sa caractéristique ? Cet instrument traditionnel est très ancien. On l'appelle « Akayweres », une sorte de khelkhal en métal que l'on attache effectivement à la cheville pour émettre des sons. Il est important de savoir que c'est le seul instrument qu'utilisent les Wodaabes. Alors qu'en général, les wodaabes utilisent leur voix et les claquements des mains. Aujourd'hui, les groupes de Rap introduisent cet instrument dans leur composition. Des projets Nous donnerons un concert au Niger prévu pour la date du 7 mai. Puis nous effectuerons en juillet une tournée aux Etats Unis d'Amérique. Nous avons à notre actif trois albums à savoir « Tissiway Fidjo », « Introducing », « Desert crossroads ». Nous comptons introduire d'autres sons modernes à notre quatrième album qui sortira en 2012. Un mot sur votre première visite à Alger… Un très, très, très beau pays. Des gens aimables et courtois. Nous avons adoré la visite de la Casbah, un véritable chef-d'œuvre.