Cela fait sept ans déjà que les Touareg d'Algérie, de Mauritanie, du Mali et du Maroc se donnent rendez-vous à Essakane, une ancienne oasis à 65 km du nord-ouest de Tombouctou pour la célébration du Festival du désert qui a lieu chaque début d'année. Pour l'édition 2009, il est prévu à partir du 8 janvier et s'étalera sur trois jours. Le Festival du désert puise ses origines dans les traditionnelles festivités ancestrales des Touareg. A ses débuts, il rassemblait seulement les tribus du Mali, mais aujourd'hui il a ouvert ses portes à d'autres. Il abrite, entre autres, des représentations de danses touareg, des concerts musicaux, des randonnées à dos de chameau ainsi que des expositions de poterie. Cette année, plus d'une dizaine de groupes prendront part aux festivités. Les spectacles auront lieu sur une scène en plein air avec pour décor les dunes et le paysage verdoyant de l'oasis qui sera aussi le site d'accueil des visiteurs lesquels viendront goûter, le temps d'un festival, aux joies de la vie simple que rythmeront les sonorités de cette musique originelle que la modernité n'a pas trop dénaturée. Au programme de cette huitième édition, huit groupes locaux : Tamnana, Tabol, Igbayen, Tachidialt, Tindé, Shallo, Kabalala et Takamba. D'autres artistes des régions voisines du Mali seront de la partie. Parmi les groupes et chanteurs attendus, on cite Tinariwen (Famous Touareg Group From Kidal), Désert Blues (un collectif réunissant trois groupes maliens, Habib Koité, Tartit et Afel Bocoum), Kheira Arby (Tombouctou), Imarhane (Tombouctou), Samba Touré, Bocar Madjo (Gundam), Vieux Farka Touré (Niafunké). Quant aux autres pays d'Afrique, ils seront représentés par le groupe Amarg Fusion (Maroc) et Etrane Finatawa (Niger). Le Festival du désert d'Essakane s'inscrit dans le cadre de la protection des patrimoines touareg qui se caractérisent par leur originalité qu'on peut inscrire au chapitre des «particularités culturelles» des différents pays où vivent les Touareg. Durant ce festival, les visiteurs pourront découvrir toute la beauté des danses touareg et apprécier les musiques et les chants, à cheval entre authenticité et modernité, authentiques dans leur attache à la culture originelle (textes) et modernes dans leur instrumentation et composition (les artistes utilisent des instruments modernes (guitares électriques, synthés et batteries côtoient les xylophones, les djembés et les choras). Ce rendez-vous reste l'un des moments forts que les amoureux de belles musiques et d'art pur peuvent s'offrir. A propos du Festival du désert d'Essakane, Robert Plant, chanteur du groupe de rock britannique mythique Led Zappellin a déclaré à Rollings Stones Magazine que «c'est l'une des choses les plus sincères que j'aie vues depuis très longtemps. C'est époustouflant de pouvoir jouer en plein air, sur le sable, il n'y a ni portes ni argent. Cela me rappelle le lieu où j'ai chanté la première fois». W. S.