Etran Finatawa (les étoiles de la tradition) est une formation musicale née en 2004 lors du festival de musique d'Essakane, au Mali. Composée de deux musiciens touareg et de trois musiciens peulh-wodaabés (Bororo du Niger), le quintette a fait de la diffusion de la musique traditionnelle targuis son credo. Pour le plus grand plaisir des amateurs des musiques du monde, le Centre culturel français d'Alger a convié Etran Finatawa à animer un concert inédit ce soir à la salle Cosmos de Riadh El Feth à 19h. Et de l'avis de tous les accros de musiques authentiques, c'est un rendez-vous à ne pas rater pour tous ceux qui sont en quête de nouveautés et d'évasion, deux éléments que les Etran Finatawa diffusent avec générosité. Bercés par les musiques authentiques des tribus du Niger qui, malgré leur cohabitation avec d'autres peuplades sont restées attachées à leur culture originelle et à leurs racines, les musiciens d'Etran Finatawa ont su harmoniser ces sonorités et en faire de véritables chefs-d'œuvre musicaux. Ils ont fait de leurs différences une richesse sonore qui renvoie une image coloriée de la culture africaine. Sur scène ce soir, les plumes d'autruche et le maquillage jaune des Bororo vont fusionner avec les longs habits et turbans indigo des Touareg. La guitare électrique accompagnera l'akaywere (une sorte de clochettes que les musiciens du Niger accrochent à la cheville) ainsi que d'autres instruments de percussion traditionnels. Etran Finatawa chantent la paix ou l'éternelle quête de l'être humain. S'exprimant en tamasheq, wodaabé et afulfulde, le groupe sait que la compréhension de la langue ne constitue pas une barrière pour la musique qui ne connaît ni frontière ni nationalité. Pour «les étoiles de la tradition», la scène devient le pupitre de leur culture ancestrale jusque-là bien préservée. elles sont les ambassadrices de deux tribus qui partagent les récoltes et l'eau. Elles s'unissent le temps d'un concert pour réaliser un blues touareg hypnotisant. Au-delà du son des percussions propres à cette région africaine et à tant d'autres, la guitare électrique (qui aurait fait son entrée dans la musique targuie dans les débuts des années 1970) se fera entendre. Elle donnera une dimension plus moderne à ce genre musical. Enchaînant des tournées en Europe et Amérique du Nord, Etran Finatawa a donné naissance à quatre albums. Le premier opus intitulé Tissiway Fidjo a été auto-produit par le groupe et sorti en 2005. La même année, le groupe sort Introducing Etran Finatwa. Leur album impressionne et subjugue le monde. «Cet album est une expérience musicale qui déborde de vie, qui contraste avec la région aride du désert», écrit Inside world music. En 2007, l'album Desert crossroard voit le jour, un petit bijou qui vaudra au quintette une nomination pour le «BBC3 World Music Award» dans la catégorie «newcomer» (nouvelle révélation) de la même année. Le groupe marque une petite pause avant de sortir, en mars dernier, son dernier album Tarkat Tajje / Let´s go !, qui signe sa maturité. W. S.