La Ligue arabe donne son feu vert à la reprise des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens demandée par les Américains. Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes membres du Comité de suivi du processus de paix dont M. Mourad Medelci ont répondu favorablement samedi au Caire, à une demande du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas autorisant pour reprendre des négociations indirectes avec les responsables israéliens sous l'égide des Américains. Après les « nouveaux engagements » donnés par le président américain Barack Obama au président palestinien Mahmoud Abbas, « le comité maintient sa position convenue le 2 mars 2010 » peut-on lire dans le communiqué publié à l'issue de leur réunion. Aussitôt après le feu vert de la Ligue arabe, les Etats-Unis annoncent le départ de Georges Mitchell au Moyen-Orient pour reprendre la navette entre El Qods et Ramallah afin de rapprocher les points de vues entre les deux parties. Mahmoud Abbas qui rencontrera vendredi prochain l'envoyé spécial américain George Mitchell à Ramallah (Cisjordanie) dans l'espoir de relancer le processus de paix, suspendu depuis l'opération israélienne « Plomb durci», à Ghaza, décembre 2008, doit attendre pour entrer de plain-pied dans ces «discussions de proximité» dont le délai ne saurait excéder quatre mois. Le Comité exécutif de l'OLP, se réunira samedi prochain pour lui donner son aval. «Nous sommes prêts à coopérer avec les Etats-Unis pour que les négociations avancent. Nous n'avons pas de divergences avec l'administration américaine. Nous avons des divergences avec le gouvernement israélien», reconnaît le président palestinien qui se rendra la semaine prochaine à Washington pour voir avec le président Obama comment «faire avancer le processus de paix». «Si Israël construit une seule maison en Cisjordanie, les Palestiniens cesseront immédiatement les négociations», prévient Saeb Erekat, le négociateur en chef palestinien. «On ne passera pas des négociations indirectes à des négociations directes tant que le résultat des discussions indirectes n'aura pas été évalué», précise Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe. Selon le quotidien populaire israélien Yédiot Aharonot, les pourparlers indirects devraient «aboutir dans quelques semaines à des réunions triangulaires» et porter «sur les questions clefs comme le tracé des frontières, le statut d'El Qods, le sort des colonies juives, le droit au retour des réfugiés palestiniens etc. Benyamin Netanyahu qui a accepté l'an passé à contrecœur l'idée d'un Etat palestinien va-t-il stopper la construction dans les colonies en Cisjordanie et la colonisation à El Qods Est ? Pas évident. Pris en otage par ses alliés de l'extrême-droite, le Premier ministre israélien pourrait au plus consentir à la levée de quelques barrages routiers et l'élargissement de quelques prisonniers. Samedi au Caire, les ministres qui avaient cru en l'engagement d'Obama d'agir contre les Israéliens s'ils entravent les négociations, ont émis des doutes sur le sérieux de l'Etat hébreu de vouloir réaliser la paix. Cette reprise des négociations demandée par le président palestinien fait face à plusieurs factions palestiniennes qui estiment que toute reprise des négociations «de proximité» actuellement «signifie une soumission aux conditions de l'occupation israélienne» pourrait être «un test pour la crédibilité de l'administration américaine» et constituer un tournant pour l'Autorité palestinienne à l'approche des élections prévues en juillet prochain.