Photo : Slimene S. A. L'agenda est très chargé, au regard des défis immenses qui se présentent au monde arabe plus que jamais interpellé par la double exigence de la nécessaire réunification, de la relance du processus de paix et de l'adaptation aux réformes politiques et économiques en latence. Dans ce conclave du redressement attendu, du moins espéré, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se retrouveront en session du conseil de la Ligue arabe, du 3 au 4 mars, pour aborder les questions pertinentes. Sous la présidence qatarie, le comité de suivi de l'initiative de paix, constitué de 16 membres (Algérie, Autorité palestinienne, Jordanie, Egypte, Bahreïn, Tunisie, Arabie Saoudite, Syrie, Soudan, Qatar, Liban, Maroc, Yémen, Emirats arabes Unis, Oman, Koweït), se propose de réactiver la proposition arabe pour sortir de l'impasse voulue par l'occupant israélien, fort de la partialité de son parrain américain et de la complicité outrageuse de l'Europe. Le mur de Tel Aviv, érigé en rempart de l'intransigeance et de l'impunité totale, est l'ultime obstacle au règlement global, juste et définitif de la question du Moyen-Orient. Il n'est qu'à rappeler la fin de non-recevoir opposé à l'administration américaine sur le gel des colonies pour mesurer le refus de paix israélien. Au Caire, sous la présidence du ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, la 14e session du comité permanent de la coopération arabo-africaine (4 mars) se penchera sur les perspectives de renforcement de la coopération sud-sud. Le choix stratégique de la paix domine assurément les travaux du Caire. Au terme de la réunion du comité de suivi de l'initiative de paix, le ministre des Affaires étrangères du Sultanat d'Oman, M. Youssef Ben Aloui, a déclaré que «l'instauration de la paix passe impérativement par les négociations» qui «figurent parmi les fondements de l'initiative arabe». Cette option se légitime, y compris aux yeux de nombre de pays occidentaux, par la nécessité «de la préservation du processus de négociations entre Palestiniens et Israéliens», a-t-il précisé. La délégation palestinienne et la Syrie auront ainsi à élaborer un document à soumettre lors de la réunion prévue jeudi, pour garantir une position unifiée pour la reprise du processus de paix et un appui de la position palestinienne. Des négociations «indirectes», seront, à cet effet, entreprises par le biais de navettes par l'émissaire américain, George Mitchell, pour une période de 4 mois. Il s'agit de «la dernière chance» accordée en signe de bonne volonté aux efforts de paix voulus et impulsés par Obama. Selon un responsable palestinien, «si ces négociations ne donnent aucun résultat, des mesures seront prises». Si la direction palestinienne se prépare à annoncer une décision, lors de la réunion du comité exécutif qui se tiendra à Ramallah, ce samedi, le projet de communiqué du conseil des ministres arabes des Affaires étrangères qui salue les efforts de Mitchell, n'en demande pas moins que «les négociations directes ne commenceront pas sans qu'il y ait des références claires pour le processus de paix, un gel de la colonisation et une clarification de la position américaine en ce qui concerne les frontières de l'Etat palestinien». Le temps des promesses est révolu. Place aux décisions concrètes.