Editorialiste au jeune indépendant, il estime que « la presse écrite s'applique à animer le débat contradictoire même si l'on peut accuser certains titres de favoriser une thèse au détriment d'une autre. Cela dépend aussi des enjeux que cache le débat en fonction de la «gravité» du thème et de ses répercussions concrètes sur la vie quotidienne. Pour illustrer ses propos il fait référence à la discussion sur la Loi des finances complémentaires de la fin 2009. « Elle n'a dit t-il n'a rien à voir avec les échanges épistolaires, par presse interposée, entre des historiens de circonstances qui veulent appréhender des zones d'ombre de notre révolution ». Dans le premier cas la question peut être abordée par des citoyens, critiquée par des politiques ou décortiquée par des experts laissant toujours une porte ouverte à l'appréciation personnelle du lecteur. Dans le second le débat devient presque un prétexte à la confrontation entres des parties fondamentalement opposées. « Chacune veut asséner ses vérités sans réelle possibilité de convaincre le lecteur objectif. On ne peut parler de débat que lorsque le jugement est revendiqué suite à un argumentaire clair. Raconter des versions différentes de l'Histoire pour alimenter un procès ou une défense participe du débat au sens juridique du terme, comme on en entend devant les cours d'assises alors que ni la presse ni les lecteurs ne sauraient se prévaloir d'une fonction de jurés ou de juges. Par ailleurs, on peut aussi faire remarquer que le vecteur le plus populaire à savoir la télévision ne joue pas son rôle dans la prise en charge des débats publics. La presse écrite ne peut pas compenser le déficit en la matière. L'Algérien pour notre confrère n'est pas singulier mais il est capable du meilleur et du pire. « La concertation par le débat a toujours été nécessaire au sein de la société traditionnelle. Le débat n'est pas une invention des démocraties occidentales, c'est un passage obligé pour l'adhésion à un projet commun ou à la consolidation de l'organisation sociale. Plus les membres d'une communauté sont lettrés, informés et consultés, plus l'harmonie et la coexistence pacifique sont protégées. Aujourd'hui, à l'échelle de la nation, le pouvoir doit encourager le débat comme une étape des mutations fortes pour un consensus minimal relatif aux orientations majeures du pays. Théoriquement ce sont les instances politiques consacrées par la Constitution qui doivent refléter ce débat à condition que le champ politique soit ouvert et que les forces politiques, au pouvoir ou dans l'opposition, autorisent aussi le débat contradictoire dans leurs structures. A suivre de près la pratique de l'alternance aux postes de responsabilité, les purges et les dénonciations défrayant la chronique on est tenté de penser que le débat tourne souvent au soliloque.