Défaillance n Les habitants de la commune de Boudjima (Tizi Ouzou) souffrent, depuis quelques années, d'insécurité. La région est désertée par les services de sécurité et ce sont les citoyens qui assurent leur propre sécurité. Cette commune qui se trouve à 20 km au nord-est du chef-lieu de wilaya, ne dispose ni d'une brigade de gendarmerie ni d'un commissariat de police. Depuis la délocalisation des brigades de gendarmerie en 2001, cette localité où vivent plus de 20 000 âmes, est entrée dans une spirale de violence et d'insécurité. Plusieurs cambriolages de locaux commerciaux, vols de véhicules, agressions physiques et verbales et autres dépassements sont enregistrés, notamment au niveau du chef-lieu de la commune. En dépit des appels lancés par les citoyens et les requêtes adressées par les élus locaux aux autorités locales pour l'affectation d'une unité des services de sécurité dans la région, la situation n'a pas changé. L'actuel président de l'APC et son prédécesseur n'ont jamais cessé d'alerter le wali sur cette situation depuis 2005. Ils ont demandé l'affectation d'au moins un détachement de la garde communale pour assurer la sécurité des lieux jugés sensibles tels que les agences postales. Il a fallu trois ans pour voir cette doléance satisfaite. Des agents de la garde communale ont été affectés dans la localité, mais ils demeurent cantonnés au niveau du siège de l'APC, ce qui signifie que le problème est encore là et la situation d'insécurité perdure encore. Outre les désagréments que cause cette situation aux citoyens, c'est toute la région qui continue réellement d'en subir les conséquences. Il est clair qu'il est impossible d'aspirer à un développement local proprement dit, sans régler celui de l'insécurité. Certains entrepreneurs chargés de réaliser des projets dans la région, notamment au niveau du chef-lieu, ont été victimes de vols. Ce phénomène embarrasse les élus qui au lieu de se consacrer aux projets de développement et d'intérêt général, se retrouvent, tout le temps, interpellés par les citoyens sur cette situation. Et devant cette défaillance de l'Etat, qui est censé assurer la sécurité de tous les citoyens où qu'ils se trouvent, ce sont les élus locaux qui s'encombrent parfois des affaires de sécurité. Ce qui dépasse, bien entendu, leurs prérogatives. Devant cette situation, ils ont lancé à maintes reprises, des appels aux comités de village et aux citoyens pour s'entraider afin de faire face à ce phénomène «étranger» aux traditions de la région. «Devant l'ampleur de ce phénomène et l'absence de l'Etat, seules la vigilance et la prudence des citoyens pourront, peut-être, faire barrage à cette montée en puissance de ce fléau», affirme un citoyen. Même si une légère amélioration est perceptible depuis l'engagement des élus et des comités de village, il faut dire que le phénomène de l'insécurité ne peut être totalement endigué sans une présence effective des services de sécurité.