Régression n La production du liège s'annonce, pour cette année «peu abondante» à travers cette wilaya où la récolte attendue n'est que de 3 837 quintaux, contre 13 350 quintaux pour la campagne précédente. Cette baisse de la production, estimée à plus de 9 500 q, s'explique, selon le chargé de la gestion et du développement du patrimoine forestier, par «le dérèglement du cycle d'exploitation des subéraies arrivées à maturité, conséquence des incendies qui ont détruit d'importantes surfaces de chêne liège». D'autres facteurs sont également à l'origine de cette régression, tels l'accès difficile à certains monts forestiers abrupts, les maladies affectant cette espèce forestière et «surtout le vol du liège, ayant amené la conservation des forêts à renforcer les barrages de contrôle routier par la police forestière». La production attendue pour cette année se répartit à concurrence de 2 328 q de liège sain de reproduction, d'une qualité supérieure due à sa densité et à son épaisseur permettant son emploi dans la fabrication des bouchons, ainsi que pour des décorations d'intérieur. Le reste de la quantité se constitue du liège mal de reproduction, de première exploitation et à la surface poreuse, et de liège flambé (léché par les flammes). Ces produits de second choix sont utilisés, après leur broyage, pour la fabrication de semelles de chaussures et d'isolants thermiques et acoustiques, indique-t-on. Les cantons d'exploitation retenus pour cette campagne, allant de juin à fin août, sont localisés au niveau des forêts domaniales de Beni Ghobri, Beni Khelfoun, Taksebt, Azazga et Boumahni, selon la même source qui a précisé que le cycle d'exploitation est de 12 ans, durée nécessaire pour l'arrivée à maturité de l'écorce du chêne liège, dont la superficie totale au niveau de la wilaya est estimée à 23 000 ha. Il a été observé également, selon les forestiers, que les subéraies ont été touchées par 80% des feux de forêts qui se sont déclarés à travers la wilaya durant cette dernière décennie. Aussi, pour le repeuplement des surfaces incendiées, la conservation des forêts avait procédé, l'année dernière, à la plantation d'un millier d'hectares en chêne liège, alors qu'une autre superficie de 1 700 hectares est prévue pour son boisement durant l'année en cours. «La concrétisation de cet ambitieux programme est tributaire de la disponibilité des plants fournis, actuellement, par la pépinière de Skikda, en attendant la réhabilitation de la pépinière de Tagma, dans la forêt de Yakourène», est-il signalé de même source. La récolte de cette année a été confiée à l'Entreprise de mise en valeur du fonds forestier (Emifor), par l'entremise de chantiers totalisant 120 ouvriers saisonniers, chargés du démasclage et du débardage de la production du jour (pour éviter son vol ou incendie), avant son empilage au dépôt de Yakourène.