Résumé de la 106e partie n Tuppence pense que pour Tommy il y avait deux possibilités : soit il est sur une piste et donc sain et sauf, soit il a été découvert et il doit être en mauvaise posture.... Et puis il y avait Mrs O'Rourke, balançant le marteau et un étrange sourire aux lèvres... — Qu'est-ce qui ne va pas, Deb ? Vous avez l'air soucieuse, ma douce. Deborah Beresford sursauta, puis éclata de rire en plantant effrontément ses prunelles dans les charmants yeux noisette de Tony Marsdon. Elle aimait beaucoup Tony. Il était intelligent - c'était l'un des plus brillants débutants du Département du chiffre - et semblait promis à un brillant avenir. En dépit des épuisants efforts de concentration qu'il exigeait parfois, son travail plaisait à Deborah. C'était claquant, mais le jeu en valait la chandelle et lui procurait un agréable sentiment d'importance. Et puis c'était un vrai job - pas comme faire le pied de grue dans un hôpital en attendant qu'on vous permette d'approcher un blessé. — Oh ! rien, dit-elle. La famille ! Vous en savez quelque chose. — Les familles s'ingénient à se montrer éprouvantes. Qu'est-ce que mijote la vôtre ? — C'est ma mère. Pour vous dire la vérité, je me fais du souci à son sujet. — Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? — Eh bien ! elle est partie s'exiler en Cornouailles chez une de mes grand-tantes épouvantablement barbante. Soixante-dix-huit ans et complètement gâteuse... — Ça n'a pas l'air marrant, commenta le jeune homme avec sympathie. — Oui, de la part de mère, c'était vraiment un geste d'une grande noblesse. Mais elle était furibarde qu'on ne la laisse pas participer à l'effort de guerre. Bien sûr, pendant la précédente, elle a été infirmière et elle a fait des tas de trucs... Mais, maintenant, c'est différent - ils ne veulent plus du genre ancien combattant. Ils veulent des jeunes, efficaces à cent pour cent. Enfin, comme je vous le disais, mère râlait ferme, alors pour se venger elle a décidé de faire retraite en Cornouailles chez tante Gracie. Elle s'occupe un peu du jardin, elle a planté quelques légumes, et ainsi de suite. — C'est frappé au coin du bon sens, observa Tony. — Oui. Je crois vraiment que c'est ce qu'elle pouvait faire de mieux. Elle est encore très active, vous savez. — C'est déjà une chance. Oui, mais là n'est pas le problème. J'étais ravie pour elle... il n'y a pas trois jours, j'avais reçu une lettre pleine d'optimisme. — Alors où est-il, le problème ? Le problème, c'est que j'avais demandé à Charles, qui s'en allait voir sa famille dans le coin, de faire un saut pour lui dire bonjour. C'est ce qu'il a fait. Et elle n'y était pas. — Elle n'était pas là-bas ? — Non. Et elle n'y avait apparemment pas mis les pieds du tout. Un léger embarras se peignit sur le visage de Tony. (à suivre...)