Le lendemain du match Algérie-Cameroun, Abderrazak, un jeune du quartier du Ruisseau à Alger, est sur le chemin du boulot. Le torse bombé, l?allure fière, son Equipe nationale lui a fait honneur la veille en tenant en échec les fameux Lions indomptables et leurs stars Eto?o, M?boma et autre Geremi. Les images de ce match trottent toujours dans sa tête lorsqu?il passe devant une agence touristique qui proposait, entre autres, des voyages en Tunisie, avec des formules spécial CAN 2004. Abderrazak prend la peine de s?arrêter et de s?attarder sur ces affiches alléchantes. D?un air soucieux, il pénètre à l?intérieur de l?établissement pour assouvir sa curiosité et au moment où l?hôtesse lui expliquait les détails de ce voyage, l?idée fait tilt dans son esprit. «Donnez-moi un billet, ça y est je pars !» Tout étonnée par la rapidité d?exécution de ce jeune, l?hôtesse lui demande son passeport et l?informe qu?il y a une place de libre dans le vol de l?après-midi. Abderrazak prend option et court chercher son passeport et son? cabas. Il fait un crochet par Laâqiba pour dégoter quelques fumigènes, direction l?aéroport Houari-Boumediene. Une fois n?est pas coutume, et comme dans un beau rêve furtif, notre jeune supporter embarque dans l?avion qui le déposera à Tunis- Carthage, une heure et demie après. Là, il aura quelques ennuis puisque les douaniers lui confisquèrent la moitié de son stock de fumigènes qu?il a ramené ; l?autre moitié a pu échapper miraculeusement à leur ?il vigilant. Une fois libéré des tracasseries de la PAF, Abderrazak se rappelle qu?il n?avait pas prévenu sa maman de cette escapade tunisienne juste pour l?amour des Verts. «Allô, yemma, ça va ?» «Tu es où ya ouled ? Je t?ai appelé à la maison pour que tu viennes me chercher au travail ce soir, mais tu n?y étais pas.», lui répondit sa maman. Abderrazak enchaîna : «Désolé lâadjouz, je me trouve en ce moment à Tunis et je m?apprête à prendre la route vers Sousse pour voir l?Equipe nationale.» Son aventure va durer jusqu?à ce que l?EN brûle sa dernière cartouche.