Privation n Passer des vacances au bord de la mer après une année de travail ou d'études, est devenu un luxe pour de nombreux Algériens. En effet, les gens au revenu moyen ne peuvent pas, aujourd'hui, se permettre de passer quelques semaines, voire quelques jours dans des hôtels ou dans des appartements au bord de la mer. Ainsi des milliers de familles se contentent de passer un week-end à la plage qui, souvent, ne dispose pas des commodités permettant un bon séjour. «Je suis étudiant et j'ai besoin de vacances comme tout le monde, mais, pour moi, les vacances signifient travailler pour gagner un peu d'argent pour la prochaine rentrée», dit Nassim, étudiant à l'université de Bouzaréah. Selon plusieurs citoyens interrogés, les principales raisons qui les empêchent de passer de «vraies vacances» sont d'ordre économique et financier. Un salarié percevant entre 20 000 et 25 000 DA, ne peut sûrement pas s'offrir des vacances dans un appartement de location et encore moins dans un hôtel ou dans un complexe touristique. Faute d'argent pour se permettre ce luxe, elles sont de plus en plus nombreuses les familles algériennes qui se rendent, les week-ends, sur les plages pour passer quelques heures au bord de la mer et ainsi rompre la routine des longues journées de l'été. Cette pratique est la plus répandue au sein des familles algériennes. Vu la cherté des produits alimentaires au niveau des plages et des complexes touristiques, où une simple bouteille d'eau minérale est parfois cédée à 100 DA, beaucoup de familles préfèrent préparer leur repas chez elles. Ainsi, elles font des économies et s'assurent de l'hygiène des aliments. Souvent, elles se contentent de quelques sandwichs et d'une bouteille de limonade ou d'une pastèque qu'elles enfouissent dans le sable pour les garder fraîches. Ainsi, tous les frais d'une journée, y compris le transport, ne dépassent pas, dans la plupart des cas, les 1 000 DA pour une famille moyenne. Contrairement à cette frange de la population, les plus aisés choisissent les plus belles destinations au monde que même certains Européens ne peuvent se permettre. En effet, plusieurs familles font des voyages en France, en Espagne, à Malte, en Grèce, au Maroc, à Cuba, en Malaisie et même en Thaïlande. Une simple tournée dans les agences touristiques et de voyages de certains quartiers huppés d'Alger vous donnera une idée sur les nouvelles destinations que s'offrent certains Algériens en contrepartie de sommes colossales. Un voyage pour deux personnes pour certaines destinations équivaut au salaire que peut gagner un simple employé en deux ans, affirment des voyagistes.