Dans d'autres expériences avec Victor, le marquis de Puységur remarque que le jeune paysan témoigne de connaissances médicales insoupçonnées : il diagnostique, alors qu'il dort, les maladies de patients qu'on lui présente et le traitement qui leur convient. La publicité faite autour de Victor va attirer, à Buzancy, des dizaines de malades, venus soigner diverses affections. Les séances avaient lieu sous un orme, auquel l'imagination populaire va attribuer des pouvoirs mystérieux. Un témoin de l'époque, M. Cloquet, dans une lettre au receveur de gabelle de Soissons, décrit ainsi la séance du 17 mai 1784 : «On a établi autour de l'arbre mystérieux, plusieurs bancs circulaires, en pierre, sur lesquels sont assis tous les malades, qui, tous, nouent, autour des parties souffrantes de leur corps, une corde. Alors l'opération commence : tout ce monde forme une chaîne qui se tient par le pouce, M. Puységur choisit entre ses malades plusieurs sujets chez lesquels, par attouchements de ses mains et présentation de sa baguette, il provoque des crises. Ces malades en crise, qu'on nomme médecins, ont un pouvoir surnaturel. C'est ainsi qu'en touchant un malade qui leur est présenté, ils sentent quel est le viscère affecté, la partie souffrante ; ils indiquent à peu près les remèdes convenables». En 1785, Puységur emmène Victor Race à Paris et le présente à Mesmer. Il reprend son service à Strasbourg en créant une société de magnétisme où il forme des praticiens. Il publie également de nombreux articles.