Un député de l'opposition koweïtienne a accusé, ce mardi, le ministre de l'Intérieur d'avoir ordonné l'installation d'une caméra ultra-perfectionnée devant le siège du Parlement pour espionner les députés. L'accusation a été formulée lors d'une audition au Parlement du ministre de l'Intérieur, cheikh Jaber Khaled al-Sabah, un membre de la famille régnante. Mussallam al-Barrak, membre du Bloc de l'action populaire, un groupe nationaliste, a ajouté que la caméra était destinée aussi à surveiller les rassemblements populaires devant le Parlement. Il a également accusé le ministre de gaspiller les fonds publics en accordant un contrat de 19 millions de dollars à une compagnie locale privée en violation de la loi, estimant que ce montant était exagéré. M. Barrak lui a reproché aussi d'avoir failli à prévenir l'achat de voix lors du scrutin législatif du 16 mai. Le Koweït, un riche émirat pétrolier du Golfe, a été frappé par une série de crises politiques qui, en trois ans, ont provoqué la démission de cinq gouvernements et la dissolution du Parlement à trois reprises. Quatre Koweïtiennes ont été élues lors des dernières législatives, marquant l'entrée de femmes pour la première fois au Parlement. Les islamistes ont perdu la moitié de leurs représentants lors du scrutin.