Difficultés n De notre temps, louer un appartement, en moyenne à 20 000 DA/mois avec un bail d'une année, n'est pas à la portée du premier venu. D'autant plus que le salaire minimum de l'Algérien est de 12 000 DA. Pour les chômeurs, c'est une autre histoire. Interrogé sur les tarifs excessifs exigés pour la location d'un appartement dans les grandes villes du pays, notamment à Alger, le président de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai), Djebbar Hacène, rappelle, d'emblée, que le marché immobilier est soumis au principe de l'offre et de la demande. Un diagnostic confirmé par de nombreux gérants d'agences immobilières exerçant au niveau de la capitale. «Mes clients me harcèlent quotidiennement parce que je n'arrive pas à leur trouver un logement à louer. Les produits sont rares et souvent nous cherchons à la loupe pour dénicher une occasion», avoue Abdelatif, gérant d'une agence immobilière à Bab-Ezzouar. Un autre, du côté d'El-Madania, abonde dans le même sens en affirmant que la location d'un appartement devient de plus en plus difficile «en raison du refus de nombreux propriétaires de louer leurs biens immobiliers». «Nous avons proposé aux pouvoirs publics d'instituer une taxe sur les propriétaires refusant de louer leurs appartements et d'exonérer ceux qui le font, afin de régler ce problème», indique le président de la Fnai. Parallèlement à la rareté des produits, la demande ne cesse d'augmenter et «des clients, souvent dans l'urgence, sont prêts à mettre le paquet. Ce qui a contribué d'ailleurs à la hausse effrénée des prix de la location», constate Messaoud, un intermédiaire immobilier. Il estime que l'arrivée en masse des travailleurs étrangers, louant des appartements à des prix exorbitants, a contribué également à l'envolée des prix de la location. «Nombreuses sont les personnes qui, chaque jour, m'approchent pour leur trouver une bonne affaire. La plupart d'entre elles vivent des situations lamentables avec leur famille. C'est pour éviter toute sorte de problèmes qu'elles cherchent à louer à tout prix», révèle-t-il encore. Par ailleurs, de nombreux clients à la recherche d'un appartement soutiennent que ni la rareté des appartements ni autre chose n'est derrière cette folie des prix. «Il suffit de consulter les quotidiens nationaux et les hebdos spécialisés dans l'immobilier pour se faire une idée du nombre impressionnant des appartements proposés à la location», réplique Kamel, un jeune travailleur à Alger qui se dit incapable de louer même un studio, tellement les prix sont élevés. Pour lui, une telle situation est le résultat de la spéculation régnant dans ce domaine. «Les agents immobiliers, en complicité avec les propriétaires de biens, sont derrière ces prix exorbitants», tonne, de son côté, Rabah, locataire d'un F1 à Alger-Centre pour 25 000 Da avec une avance d'une année. L'équation est donc simple. La crise chronique de logement aidant, la spéculation et les intermédiaires pèsent de tout leur poids afin que la demande soit toujours supérieure à l'offre. Ce qui maintient toujours les prix à la hausse. Selon les agents immobiliers, il y a actuellement une forte pression sur l'immobilier et particulièrement sur la location. Les F1, F2 et F3, très sollicités par les clients, sont rares, d'où, par ricochet, leur cherté.