Contrainte n Il est désormais difficile pour une famille algérienne de trouver une habitation où passer quelques jours de vacances au bord de la mer, en raison des tarifs de location affichés par les annonceurs. Une semaine dans un appartement de type F3, à Sidi Fredj, coûte, à titre d'exemple, entre 15 000 et 20 000 DA, les premiers jours de l'été. Ce tarif peut atteindre les 30 000 DA au mois de juillet. Et ce n'est que ces deux dernières années que les prix ont enregistré une flambée, reconnaissent des citoyens habitués à ce genre de situation. La raison, selon nos interlocuteurs, est toute simple : la venue en force des émigrés et aussi les touristes étrangers qui commencent à s'intéresser à la destination Algérie. «J'avais l'habitude de louer un studio auprès d'un cousin habitant à Douaouda pour seulement 10 000 DA le mois. Mais l'année passée, il m'a exigé le double de cette somme, me disant qu'il avait d'autres clients lui ayant proposé plus. Je n'ai bien évidemment pas accepté ce chantage et je me suis contenté de passer une semaine chez mes beaux-parents à Béjaïa», témoigne Hamid, un enseignant d'éducation physique et sportive, habitant dans la wilaya de Médéa. C'est un avis partagé par l'ensemble des citoyens interrogés. Si certaines familles ne sont pas en mesure de faire face à cette flambée des prix, en raison de leurs faibles revenus et de la cherté de la vie, les propriétaires des appartements ont un tout autre avis. Ces derniers cherchent à gagner le maximum d'argent, sans se soucier des relations qu'ils entretiennent avec leurs clients. «Cette activité représente l'une de mes principales ressources et c'est normal que je cherche à la rentabiliser au maximum. Il est vrai que parfois j'éprouve une gêne vis-à-vis des amis ou des membres de ma famille, mais je leur explique ma situation et ils finissent généralement par me donner raison», affirme Tahar, habitant à Souk El-Thenine (wilaya de Béjaïa), affirmant qu'il exige pas moins de 25 000 DA pour une dizaine de jours dans son appartement. Notre interlocuteur représente toute une partie de citoyens ayant cette chance d'habiter dans les régions côtières du pays. Il suffit d'ailleurs de consulter les annonces sur les sites spécialisés pour se rendre compte de cette réalité. Les prix varient entre 20 000 et 40 000 DA pour une période ne dépassant pas deux semaines. Et les demandes ne manquent pas. Pour trouver une «location estivale», il faut contacter plusieurs annonceurs car la plupart des appartements à louer sont déjà pris. Au premier contact avec le propriétaire, il vous demande d'«attendre quelques jours, car, actuellement, il y a des estivants dans cet appartement.» La baisse du nombre d'annonces de ce genre dans la presse écrite renseigne, on ne peut plus clairement, sur l'existence d'une demande dépassant de loin l'offre. Il faut dire aussi que certaines familles aisées habitant l'intérieur du pays sont prêtes à débourser de grosses sommes pour passer des vacances à la plage. Les émigrés et les étrangers n'accordent, pour leur part, pas une grande importance aux prix, mais leur seul souci est de trouver la tranquillité à proximité des zones touristiques.