Constat n Les services de neurologie algériens sont dans un état lamentable. Le moins que l'on puisse dire est que les conditions d'accueil réservées aux malades laissent à désirer. Cette maladie invalidante par excellence est mal prise en charge au sein de nos structures sanitaires. Les conditions d'hospitalisation des patients atteints de différentes pathologies relevant de cette spécialité, sont absolument intolérables. Ce constat a été fait, hier, par des spécialistes lors d'une rencontre-débat organisée par le centre de presse d'El Moudjahid. «il y a des services de neurologie où vous et moi ne pouvons même pas admettre que l'un de nos parents soient admis. C'est absolument lamentable», dira le professeur Ahmed Nacer Masmoudi, président du Comité national pédagogique de neurologie. D'après ce neurologue, la spécificité de cette maladie handicapante, nécessite des conditions assez particulières au sein des services hospitaliers. Autrement dit, les conditions actuelles doivent être adaptées aussi bien en termes d'équipement que de structures d'accueil. A titre d'exemple, l'orateur évoque le problème des «toilettes» qui ne sont pas faites pour des malades neurologiques. «Comment voulez-vous que les toilettes de neurologie soient identiques à celles construites par les Opgi dans les bâtiments ?», s'interroge-t-il. Pis, ajoute-t-il, le malade neurologique ne peut même pas prendre un bain dans ces structures. «Nous voulons absolument qu'il y ait une humanisation des services de neurologie», clame-t-il. Abondant dans le même sens, le professeur Arezki Mohand, président de la Société algérienne de neurologie (SAN) s'est étalé sur les insuffisances de cette discipline dans l'ensemble des 13 centres médicaux existants à travers le territoire. «Je pense essentiellement aux maladies d'Alzheimer et neurovasculaires cérébrales pour lesquelles nous manquons de centres d'accueil et d'unités d'urgence», soulève-t-il. D'après le président de la SAN, le nombre de cas de malades atteints de différentes pathologies relevant de la neurologie est en nette augmentation en Algérie. Chiffres à l'appui, l'orateur fera savoir que les maladies neurologiques tuent beaucoup plus de malades. D'où la nécessité de mettre en place de véritables structures à même de faciliter la tâche aux neurologues. Entre autres chiffres avancés par cet intervenant, celui de l'épilepsie qui avoisine les 300 000 cas par an, l'Alzheimer (100 000 cas par an), accidents vasculaires cérébraux (60 000 nouveaux cas par an) et Parkinson qui touche 50 000 cas par an. Pour sa part, le Pr Sadi Belouis Mustapha, président de la Ligue algérienne de lutte contre l'épilepsie, explique que cette pathologie est une décharge brutale au niveau du cerveau qui nécessite une prise en charge convenable dans des services adaptés à cette hospitalisation.En définitive, les conférenciers estiment qu'il est temps d'enclencher une réflexion sérieuse autour de cet aspect médical afin de permettre une véritable prise en charge de cette catégorie de malades et limiter les dégâts de ces graves pathologies.