Résumé de la 1re partie n Dans un marché, un vieillard en guenilles demande la charité aux marchands de dattes, mais tous le repoussent… Tout à fait au bout du marché se trouve un étal. Le marchand, Ali, vend, lui aussi, des dattes. Mais sa marchandise est toute rabougrie et les clients ne s'approchent pas de lui. Il a beau crier, s'égosiller : «Venez acheter mes dattes, elles sont les moins chères du marché» personne ne vient vers lui ! Il a fini par s'asseoir, et emmitouflé dans son burnous, il garde le silence. S'il est écrit qu'il ne vendra rien aujourd'hui, il ne vendra rien : il attendra la fin du marché pour remballer sa marchandise et rentrer chez lui. Tant pis, sa femme et ses enfants devront se contenter de ces dattes, il n'aura rien gagné qui lui aurait permis d'améliorer le quotidien… C'est alors que le vieillard s'approche. Ali a entendu le bruit de la canne foulant le sol. Il lève les yeux. «Un client» se dit-il Il remarque que l'homme est vêtu de haillons : lui au moins, il ne dédaignera pas les dattes rabougries. Il va sûrement en acheter. Cependant, le mendiant s'est arrêté et regarde à la fois les dattes et Ali. — Approche, dit le marchand qui s'est levé, approche ! Mais le vieillard, qui doit craindre de se faire éconduire, reste à sa place. — Mes dattes sont les moins chères du marché ! Il prend une poignée de dattes et les montre au vieillard. — Regarde ! Le vieillard hoche la tête mais garde le silence. — C'est vrai, dit Ali, mes dattes ne sont pas très belles mais elles sont aussi nourrissantes que les autres… et surtout, elles sont très bon marché ! Tous les discours d'Ali ne décident pas le vieillard à avancer. Ali comprend alors que l'homme ne veut pas acheter ses dattes. Il jette la poignée sur l'étal et se rassoit. Déçu, il ferme les yeux. C'est alors que le vieillard s'approche. Il n'a pas fait de bruit si bien qu'Ali ne l'entend pas. — S'il vous plaît… Ali sursaute. Il ouvre les yeux. — Ah, dit-il, en souriant, tu te décides enfin ! Il se lève. Il prend son seau. — Combien veux-tu en prendre ? Un seau ? Deux seaux ? Le vieillard baisse les yeux. — Je n'ai pas d'argent… Ali comprend alors à qui il a affaire. — Ah, c'est pourquoi tu n'approchais pas pour acheter. Que veux-tu alors ? Le vieillard prend un air humble. — Voilà deux jours que je n'ai pas mangé… Quelques dattes me rendraient la vie… Ali réfléchit, puis prend une poignée de dattes. — Personne ne veut acheter mes dattes, mais toi, tu en mangerais ! Prends (à suivre ...)