Adaptation n Beaucoup de ménages ont adopté de nouveaux comportements. Désormais, ils font plus attention aux dépenses et comptent le moindre sou… Une tournée dans certains marchés d'Alger permet de constater que les clients de nos jours n'ont plus en tête cette idée d'acheter une quantité importante de provisions ou de revenir avec un ou deux paniers pleins en fin de course. En vérité, cette tendance commence à disparaître chez nous, laissant la place à des comportements plus «prudents». Il faut dire qu'avec la cherté de la vie, on s'aperçoit que les Algériens font de petits achats qui sont minutieusement calculés suivant, bien entendu, le prix de la marchandise et le pouvoir d'achat de chacun. Autrement dit, on garde un œil sur les prix et l'autre sur le portefeuille. D'autant plus que les clients peuvent, comme cela se fait à l'étranger, choisir deux à trois tomates, une ou deux poires… «La flambée des prix pourrait être avantageuse dans la mesure où elle pourrait limiter le gaspillage chez les Algériens, estiment certains. «Tout est cher, je dois faire mes calculs pour mieux gérer mon budget. J'achète juste ce qu'il me faut pour la journée», explique une dame d'une cinquantaine d'années rencontrée au marché Clauzel d'Alger. «Nous ne sommes plus à l'époque des pénuries des produits alimentaires où nous étions tenus de faire des chaînes interminables devant les souks el-fellah… Aujourd'hui, tout est disponible, mais les prix élevés nous obligent à limiter nos achats», ajoute-t-elle. «Si on achète un kilo de citron à 400 DA, que restera-t-il pour les autres produits ?», s'interroge une autre. Bien évidemment, les commerçants rejettent tout sur le dos des grossistes. «Je prends seulement 20% comme marge bénéficiaire, il faut bien que je gagne ma vie et puis j'ai six bouches à nourrir», explique un marchand de fruits et légumes au marché Ali-Mellah, à Alger. «Les gens se plaignent, mais ils ne peuvent pas se passer de ces produits», fait remarquer, pour sa part, un vendeur d'olives. Pour Mounir, un commerçant au marché Meissonnier, tout est question de disponibilité des produits sur le marché, autrement dit, de l'offre et de la demande. Il explique que les dattes ont été vendues à 350 DA/kg juste au début de ramadan. A Ben Aknoun, elles ont atteint les 600 DA. Mais à la fin du mois dernier, elles ont chuté à 180 DA/kg. Ces dattes hors saison proviennent de Ouargla, Ghardaïa et Biskra. La pleine saison des dattes se situe entre fin octobre et début novembre, ce qui fait que notre interlocuteur s'attend à une baisse sensible des prix de ce produit ces jours-ci.