Atout n Au lieu d'être une barrière entre les peuples, la Méditerranée constitue, au contraire, un trait d'union supranational au point que l'on peut parler aujourd'hui d'un caractère méditerranéen bien trempé et commun à tous. On continue de vivre dans notre pays comme si ce qui se passait dans le monde et autour de nous, nous était complètement étranger, comme si nous n'étions pas concernés. Il faut se dire que les frontières ne sont qu'un écran, un gigantesque morceau de «gruyère» qui ne peut faire barrage ni aux idées ni aux contagions et encore moins aux pandémies. Prenons l'espace de notre frontière maritime, la Méditerranée. Tout ce qui touche à ce «lac» que partagent au moins 12 pays, nous touche également comme nous le verrons dans un autre chapitre. Mais, d'abord, pourquoi cette mer, au-delà de sa dimension politique, est-elle vitale pour les peuples qu'elle borde ? D'abord parce qu'elle est pour chacun une immense fenêtre ouverte sur le monde. Ensuite, parce qu'elle facilite la communication et donc la compréhension entre les uns et les autres. Au lieu d'être une barrière entre ces peuples, elle constitue, au contraire, un trait d'union supranational au point que l'on peut parler, aujourd'hui, d'un caractère méditerranéen bien trempé et commun à tous. Le Méditerranéen, qu'il soit Grec, Maltais, Algérien, Tunisien ou Espagnol, et pour peu qu'il habite la côte, adore le soleil, aime profiter pleinement de la vie, faire la sieste, jouer aux boules et s'entourer de ses amis sur les terrasses de café. Indépendamment de cette «couleur locale», cette mer reste avant tout un espace nourricier. La pêche fait vivre directement et indirectement sur ses côtes, des centaines de milliers de familles. Même si le territoire des uns et des autres n'a jamais été délimité avec précision, des frictions ont toujours eu lieu entre marins français et espagnols et entre marins algériens et espagnols. Il faut tout de même rappeler que le port de Marseille a été bloqué pendant plusieurs jours par les pêcheurs de la côte phocéenne en guise de protestation contre les quotas espagnols. Il faut également noter que de nombreux chalutiers espagnols qui pêchaient hors de leurs eaux territoriales, ont été arraisonnés par nos gardes-côtes. Enfin, il ne faut pas perdre de vue que la Méditerranée reste un immense site historique dans la mesure où ses fonds recèlent les vestiges d'une histoire lointaine. Les navires échoués cachent des trésors enfouis (cruches, pièces de monnaie…). Une union des peuples autour de la Méditerranée est peut-être possible. Mais sûrement pas dans l'immédiat.