Rencontre n Les professionnels de l'urbanisme estiment que la loi portant mise en conformité des constructions en vue de leur achèvement, présente des insuffisances. Les intervenants lors de cette rencontre-débat ont suggéré la mise en place d'une institution fiable qui sera en mesure de régler le problème relatif aux constructions inachevées. Les architectes ont proposé la création d'une agence nationale d'achèvement «des bâtisses inachevées» qui se chargerait d'accorder des prêts aux personnes concernées afin qu'elles puissent parachever leurs constructions. «Ce n'est pas avec une loi organique qu'on peut résoudre le problème mais à travers la mise en place d'une institution» a relevé Chalkoum Abdelkrim, architecte et président du club des risques majeurs. En plus, estime-t-il, cette loi «aurait dû reposer sur le socle de la cartographie des risques pour classifier les zones où sont érigées des constructions à hauts risques», souligne-t-il.«Cet aspect est ignoré par les collectivités locales qui ne disposent pas des plans de prévention des risques et ceux d'exposition aux risques», dira-t-il. A titre d'exemple, le même orateur évoque le quartier du Hamiz, dont le terrain est très dangereux, pourtant des constructions y poussent comme des champignons. «On ne peut pas construire sur n'importe quel terrain» enchaîne-t-il. La catastrophe de Ghardaïa qui a vu les constructions bâties sur des lits d'oueds, inondées, a été l'argument fort de ce chercheur algérien (enseignant à l'Usthb). Le président du collège national des experts architectes (Cnea) Abdelhamid Boudaoud a indiqué que les 57 communes de la wilaya d'Alger n'ont pas encore entamé l'évaluation de ces bâtisses en dépit de la promulgation de la loi 08/15 du 20 juillet 2008. «Nous ne les voyons pas sur le terrain», déplore-t-il. L'orateur a saisi l'occasion pour les appeler à intégrer les architectes dans leurs procédures car ils maîtrisent le domaine technique qui nécessite une évaluation correcte. Les représentants du ministère de l'Habitat ont été présents pour apporter un éclairage sur les textes de loi et sensibiliser les citoyens quant à l'avantage de la régularisation de leur situation. Le dispositif de la loi vient «régulariser toutes les constructions qui sont en cours d'achèvement et celles qui doivent être mises en conformité», dira Djelliout Mahdia, chargée d'études et de synthèses au niveau du ministère de l'Habitat. La durée de la loi est de cinq ans. Passée cette échéance, les sanctions tomberont et toute personne qui n'aura pas fini sa construction sera interpellée et présentée devant un tribunal. Intervenant également lors de cette rencontre, M. Naït Saâda, responsable de l'urbanisme au niveau du même département fera savoir que l'Etat a mis tous les moyens nécessaires pour accompagner les services de la commune dans cette opération.