Intervenant, hier, lors d'une rencontre-débat au forum d'El Moudjahid, M. Hamzaoui, président de l'association algérienne des fournisseurs des services internet (Aafsi), s'est interrogé sur la destination des taxes exorbitantes que perçoit l'Office national des droits d'auteur (Onda). «Où va cet argent ?» (…) c'est l'opacité totale», dira-t-il. D'après M. Hamzaoui, l'Office bénéficie d'énormes recettes d'impôt grâce au récent décret qui oblige tous les importateurs d'équipements informatiques à payer les droits d'auteur. Il déplore le manque de transparence dans la gestion de ces deniers publics. «Je ne sais pas si l'argent est distribué pour soutenir la production nationale ou s'il est restitué comme contrepartie aux produits étrangers. On aimerait bien qu'ils nous rendent des comptes», se demande-t-il. Ces interrogations sont restées sans réponse car les représentants de l'institution publique (Onda) ont brillé par leur absence dans ce forum consacré aux droits d'auteurs algériens. Par ailleurs, les conférenciers ont abordé la problématique du piratage notamment sur internet où cette opération est le plus pratiquée par les citoyens. A ce propos, Abderrafiq Khenifsa estime qu'on ne doit pas sanctionner ceux qui téléchargent les différents logiciels et documents à partir de ce moyen de communication dans la mesure où le citoyen utilise internet pour accéder à ces produits. C'est-à-dire qu'il paye la connexion. Ce qui fait que le citoyen règle son dû d'une manière indirecte. S'agissant de la rémunération des auteurs par rapport aux droits d'édition, le direction de It Mag, pense que les nouvelles donnes à travers le monde poussent les auteurs des différents produits artistiques ou intellectuels d'opter pour d'autres solutions liées au marketing et aux différents modes de communication afin de commercialiser leurs produits. «Les artistes doivent mouiller leurs chemises en participant à des concerts s'ils veulent promouvoir leurs albums. Finie l'ancienne méthode de promotion des produits sur des CD. Il faut qu'ils adaptent leurs produits à la nouvelle situation car les technologies numériques les y obligent», pense-t-il. Pour sa part, M. Hamzaoui estime que l'Etat doit prendre en charge les droits d'auteur en octroyant une aide financière aux auteurs algériens. «Je pense à une aide ou à la prise en charge de leur situation financière car ils ne peuvent pas rivaliser avec l'écrasant appareil de marketing des multinationales et des réseaux internationaux», suggère-t-il.