La propriété intellectuelle est-elle menacée par les internautes ? La question mérite d'être posée. Le débat engagé hier lors du Forum d'El Moudjahid n'était pas assez outillé pour pouvoir y répondre, même partiellement. Consacrée au thème «la propriété intellectuelle et les droits d'auteur dans la société de l'information», la table ronde a été également «trahie» par la défection du représentant de l'Office national des droits d'auteur. L'animateur du débat n'a pas manqué de tirer sur ce qu'il a qualifié de «monstre bureaucratique». Deux intervenants étaient au rendez-vous : un représentant de l'association des providers et un responsable d'un magazine spécialisé dans l'Internet. Pour le représentant des providers, M. Hamzaoui, l'évolution incessante de l'outil Internet a ébranlé tout le système de communication. «Aujourd'hui, la notion du droit d'auteur doit changer en fonction des bouleversements qu'a connus le monde de l'information», dira-t-il. La nouvelle lecture serait justifiée par la grande masse d'argent qui entoure le marché à tel point que des réseaux de business et de lobbying se constituent de manière ininterrompue pour fructifier les bénéfices. Le même intervenant ajoute : «Beaucoup de choses peuvent être dites à propos du téléchargement.» Un tel procédé menace, estimera-t-il, la propriété intellectuelle. Faudrait-il dès lors réprimander ou interdire ce genre de «piratage» ? Le conférencier ne donnera pas une réponse tranchée. M. Hamzaoui s'interroge : «Est-ce qu'on réprimande quelqu'un en train de bénéficier des œuvres artistiques des autres ?» La réponse dans l'absolu est claire : personne n'a le droit de profiter de l'effort et du génie de l'autre. Mais la tâche est loin d'être facile à accomplir surtout quand la réglementation vient à manquer. Les observateurs restent cependant sceptiques à ce sujet. Ils estiment que «même avec la mise en place d'une réglementation, la problématique ne serait pas résolue dans le sens où les lois n'ont été que rarement appliquées, particulièrement dans le monde du virtuel». A. Y.