Si dans certaines langues, comme le français ou l'anglais par exemple, on distingue la magie de la sorcellerie, en arabe, classique ou dialectal, les deux termes sont confondus : on parle de sih'r pour la pratique et sehh'ar, féminin sehh'ara, pour l'officiant. Le mot «magie» vient du grec, qui l'ont pris eux-mêmes au vieux persan, magou, qui désignait les prêtres de la religion de zoroastre, qui comportait notamment un culte du feu. L'arabe a, lui aussi, emprunté le mot magou, sous la forme majous, mais en lui gardant son sens originel, de adepte de la religion de zoroastre ou «adorateur du feu». Plus tard, le terme a été employé pour désigner les païens ou les hérétiques. Il y a aussi, dans la tradition arabe et berbère du Maghreb une confusion entre le devin et le sorcier, bien qu'on les distingue par des noms différents : kahin (gezzan en dialectal et en berbère) pour le devin, sehh'ar pour le sorcier. certains dialectes berbères emploient également le terme agourram, féminin tagourramt : ce n'est pas un sorcier ou une sorcière, à proprement parler, mais une sorte de santon doué de pouvoirs magiques à même d'aider son prochain. Nous avons vu comment Dihiya, la fameuse résistante à l'invasion arabe, a été appelée, par les conquérants «Kahina», d'ailleurs le nom lui est resté. Soulignons toutefois que, même si les magiciens et les sorciers sont l'objet de la désapprobation générale, il n'y a jamais, comme en Europe et en Amérique, de chasse aux sorcières.